Me voilà donc avec mon excellent interne le lundi matin aux soins intensifs. On prend le relai de mon collègue d’astreinte. Je fais des bonds partout car j’ai un patient avec une perforation inexpliquée de l’oesophage dans les lits post-op avec une paraparésie : gloups !
#itsalupus 1/x
L’exercice médical en CHU ressemble parfois au parcours du combattant. La taille démesuré des services et la multiplicité des intervenants compliquent souvent les choses (vous voulez l’orthopédie A ou B, nord ou sud ? euhhh…) Ceci dit, le défi proposé par certains patients est tel que des fois, oui des fois, on est content d’être le petit rouage d’une grosse machine.
Ah cette angoisse qui taraude bon nombre d’étudiants, j’y réponds tous les ans par mail pendant les révisions, alors je vous donne ma version des faits qu’on a discuté 15 fois sur e-carabin.org
» J’étais en train de revoir tes confs et j’avais une question qui me trottait dans la tête alors je te la pose. Je me demandais si le purpura contre indiquait la réalisation de la PL dans la méningite, dans le sens où:Purpura = probables troubles de la coagulation dans le cadre d’un sepsis sévère+ probable meningicoccemie avec hémocultures positives anyway.
Toujours préférer le per os avec un enrichissement et/ou des compléments alimentaires si possible
Ensuite si les apports oraux sont insuffisants (inférieurs moitié des besoins) : proposer nutrition artificielle
Nutrition artificielle doit être faite en préopératoire si la dénutrition est importante (10% poids du corps)
Si on fait de la nutrition artificielle préopératoire, il faut la poursuivre en post-opératoire
La préparation de l’ECN est longue. Les modalités de préparation sont multiples et la question des fiches est souvent abordée.
Faut-il faire des fiches ? Non, je ne pense pas.
En fin de préparation à l’ECN on a l’impression de tourner en rond. Bien sûr, une petite voix nous rappelle sans cesse que l’on ne maîtrise jamais suffisamment tel ou tel item. Mais à force de révisions et de rédactions de dossiers on se sent de plus en plus prêt et il faut continuer à aiguiser sa curiosité pour parfaire sa préparation.
Parce que le Mega LOL c’est aussi über cool que la vitamine D, na !
J’ai l’impression que le français est un peu ambivalent en matière d’alimentation. D’un côté nous sommes le royaume de la Gastronomie, de l’autre nous sommes imprégnés d’angoisses autour de la malbouffe. Les médias ont bien sûr contribué largement en dénonçant les contaminations toxiques. En fait nous sommes simplement / malheureusement / fortuitement désormais au courant. Nous n’ignorons plus ces faits. Comment vivre avec ça ?
FAST HUG
FAST HUG est un moyen mnémotechnique diffusé en 2005 par le pape européen de la réanimation : le Pr Jean-Louis Vincent.
Feeding : démarrage nutrition ? voie d’abord entérale/parentérale ? calories optimales ? vitamines ? Penser également à proposer des sondes de nutrition adaptées (polyuréthane ou silicone et pas de PVC qui durcit et se rigidifie à pH acide)
Traitements particuliers
Ne prescrivez jamais (dans le dossier ou la vraie vie) un traitement potentiellement dangereux que vous ne savez pas manipuler/surveiller +++ (ex drogues d’anesthésie, fibrinolyse, etc)
Après l’article du Monde du Pr Camilleri, les réponses fusent partout sur le net, sur les blogs : là et là, sur les forums, partout.
Chez nous, on montre aussi les jeunes du doigts, en effet, les anesthésistes ne travaillent que pour l’argent…
A mon tour de vous conseiller d’aller lire les jeunes généralistes qui se rebiffent, le texte est bon, allez le lire ! J’aimerais beaucoup en effet que ce texte fasse le tour du web santé francophone et sorte de ce giron pour arriver dans les médias ! Go Go Go !
Mes restos préférés à Lille
Un petit post léger, ça fait du bien. Lille est une agréable ville à vivre qui a su se dynamiser dans les années 80/90. La population est jeune et son échelle à taille humaine favorise les sorties : pas de voiture à prendre pour faire le tour du périph…
Il y a trois restos que j’apprécie plus que les autres : la Brasserie André rue de Béthune, la Bottega à côté de la place aux oignons et le Jomon pas loin de la place Louise de Bettignies.
Mangez des produits laitiers : des sensations pures ! La blancheur du lait évoque pureté et bien être. L’industrie agro-alimentaire surfe sur cette vague pour nous vendre du lait et ses dérivés. Quelle connerie !
Des diurétiques…
Les diurétiques font partie des médicaments que je trouve les plus difficiles à prescrire dans un secteur de réanimation ou de soins intensifs. Ceci est tout simplement lié au fait que la volémie d’un patient fait probablement partie des paramètres les plus difficiles à évaluer. La clinique couplée aux examens complémentaires devraient nous aider mais j’ai l’impression que c’est plutôt l’histoire du patient qui est le plus décisionnel dans ma prescription.
Il existe des situations caricaturales d’hypovolémie qui amène le patient dans les secteurs de soins aigus, le schéma thérapeutique est simple. De même, lorsque l’insuffisance cardiaque prédomine le tableau, il faut savoir soulager la calèche avant de fouetter ! Cette arrière pensée de l’hypovolémie devient plus difficile à gérer quand l’évolution du patient est médiocre, que les journées avec un bilan hydrosodée négatif (hyperperméabilité capillaire) passent et qu’il s’inflate avec persistance d’une oligurie et la fonction rénale en chute libre. Là, l’apprentissage selon l’école de la Réanimation Médicale nous enseigne presque comme un dogme qu’il ne faut absolument pas prescrire de diurétiques. Je suis complètement d’accord avec cette idée, j’ai été éduqué comme ça, et dans les situations inflammatoires où le secteur interstitiel gonfle à vue d’oeil, j’ai peur de faire pire que mieux avec des diurétiques. En effet, l’oedème tissulaire même s’il est délétère a beaucoup moins de conséquence que l’accentuation d’une hypovolémie. Ainsi je continue de croire que la genèse artificielle d’une diurèse participe à l’anxiolyse du docteur et à la dégradation de l’état du patient. Je retiens donc que chez un patient agressé, intubé/ventilé, pour lequel la situation n’est pas réglée le furosémide est à garder dans la poche.
La situation devient tout à fait différente, et les néphrologues nous guident dans ce sens, lorsque le patient sort de son agression aiguë. Lorsque le patient retrouve une diurèse, peu à peu efficace, tout en ayant accumulé de l’eau et du sel dans les jours/semaines précédentes, je comprends mieux l’utilisation de diurétiques de l’anse à fortes doses.
Par contre, là où le casse tête est à son paroxysme pour moi ce sont les situations post-opératoires de chirurgie lourde, notamment la chirurgie thoracique ou digestive.
On a face à nous un patient vasculaire, qui vient de bénéficier par exemple d’une oesophagectomie pour un cancer, qui se dégrade globalement en post-opératoire : majoration de l’encombrement bronchique, dyspnée, oligurie. Par expérience nous observons que les patients souffrent essentiellement de leur insuffisance respiratoire, c’est ça qui les précipite en réanimation. On a alors tendance à jouer des cartes très empiriques en plus des recherches des complications classiques : souffrance de la zone opératoire, embolie pulmonaire, sepsis, etc. Bien souvent on se retrouve dans une situation batarde sans argument franc pour une complication classique, on met alors tout sur le dos de l’ischémie/reperfusion peropératoire et de l’inflammation. Nous utilisons alors de façon complètement empirique des diurétiques en espérant diminuer la surcharge du secteur interstitiel pulmonaire. Fait-on n’importe quoi ? Nous essayons de nous faire guider par l’échographie cardiaque quand nous savons ou quand les cardiologues sont disponibles pour nous aider mais cet examen a lui aussi ses limites. Bref c’est difficile. La situation évolue encore quand malheureusement ce type de patient est admis en réanimation en SDRA, avec des poumons lourds d’oedème et un coeur droit qui se dilate dans un contexte d’hypoxémie et d’HTAP. Je m’interroge sur le retentissement en amont de l’augmentation importante des pressions veineuses et sur la perfusion rénale : les diurétiques ont-ils là encore une place à trouver ?
d’après le Dr Vincent Bourquin sur son excellent site www.nephrohug.org
L’Internet est vaste. Du temps s’est écoulé depuis la découverte du web, la connexion avec un modem US Robotics flambant neuf et les heures perdues sur thepalace.com à faire le guignol avec un smiley.
L’Internet produit toujours ce que certains appellent une culture underground. D’autres regrettent des codes complexes et déplorent un intellectualisme nombriliste. Moi je m’en fous, je butine comme on disait à la belle époque du JackToubonisme et je me marre !
Aujourd’hui ma meilleure porte d’entrée à cet univers drôlissime est le blog de Titiou Lecoq : http://www.girlsandgeeks.com/ sur lequel a été reporté cet excellentissime meme en tête du billet, brillant non ? #geek
Update : amusant : deux jours après la parution de ce billet, Le Monde cause de 4chan !
J’ai commencé à consommer du thé lors de mes premières années d’études. J’avais acheté une petite cafetière pour me tenir éveillé lors des longues séances de rabâchage de première année : le stress et le café ont eu raison de mon estomac.
Je me suis alors tourné vers le thé. L’Earl Grey, thé noir parfumé à la bergamote a été mon premier contact avec des saveurs nouvelles. Bien caractéristique, de tradition anglaise ce thé est facile à consommer. De fil en aiguille j’ai été amené à franchir les portes de boutiques spécialisées. Et là j’ai été surpris par la multitudes des parfums et des possibilités à des prix accessibles. J’ai commencé à éduquer mon palais avec des thés plus épicés ou atypique comme le Lapsang Souchong, thé fumé fort et bien caractérisé. De bonnes surprises en déconvenues je suis tombé par hasard sur le thé de Yunnan.
LFQO-LFOP-LFQO
Le printemps approche ! Enfin la météo redevient plus clémente avec nous autres les pov’chtis. Nous avons enfin pu réaliser avec Stéphane la navigation que nous avions prévue depuis longtemps. Lille-Marcq – Rouen – Dieppe – Abbeville – Lille-Marcq voilà le trajet emprunté par ce premier beau jour de mars.
Ca faisait longtemps que je voulais me faire une petite mise au point sur le paracétamol. En anesthésie nous prescrivons quotidiennement ce médicament pour lutter contre la douleur post-opératoire. On connait mal les voies d’action du paracétamol mais on nous enseigne l’analgésie multi-modale : en ciblant des voies de la douleur différentes des voies bloquées par les morphiniques on optimiserait la prise en charge des patients. Quid ?
ouch ça fait mal
Ceci est la pyramide des âges des médecins anesthésistes-réanimateurs en France. Je vais aller reprendre un paracétamol moi…
Source via @PUautomne : http://www.sante.gouv.fr/les-medecins-au-1er-janvier-2010.html