Il est vendredi soir. Vous appréciez la coupure du week-end qui arrive. Vous vous rendez dans votre pizzeria préférée. Le patron vous salue dès votre entrée, il vous appelle par votre prénom. Le serveur vous place à votre table favorite puis lance : « une pizza 4 fromages et une San Pé comme d’habitude ? ». Vous acquiescez. Votre assiette arrive rapidement. Vous vous délectez de cette pâte si bien cuite. Vous appréciez ce juste équilibre entre des parties vraiment noircies par la cuisson au feu de bois et d’autres zone moins cuites. Le fromage a toutes les qualités organoleptiques qui allument les zones du plaisir dans votre cerveau. Vous êtes bien. Vous êtes dans votre zone de confort.
Le lendemain matin, au lever, vous sentez un petit mal de crâne poindre. Vous vous dîtes qu’un bon café Illy va régler tout ça et vous remettre d’aplomb pour bien profiter de votre samedi. Vous avez bien envie d’aller à la salle de musculation faire votre « set » habituel de biceps curls et autres dead lifts.
Vous ouvrez votre réfrigérateur, vous attrapez la boîte de café. Un mauvais sentiment vous envahit, la boîte est bien légère. Vous l’ouvrez : vide. Ah oui ! c’est vrai, vous avez reçu un ami pour le dîner jeudi soir et ce curieux hurluberlu boit deux cafés le soir ! Vous avez oublié d’en racheter, votre mal de tête s’empire. Vous décidez d’aller au café du coin de la rue dans lequel vous n’êtes jamais rentré.
Dans le bistrot, vous découvrez une riche faune d’habitués. Ils ont l’air de bien se marrer. La flore, elle est un peu pauvre : un ficus dépérit dans un coin, il a soif, lui. Vous commandez votre expresso. Rien qu’à l’odeur, votre mal de tête va un peu mieux. Vous êtes là par le biais du hasard et vous vous laissez aller à vos réflexions. Et faut que je pense à… Surtout je ne dois pas oublier de… et puis ces pensées autoritaires tournent les talons. Les sensations odoriférantes du café passent dans votre rhinopharynx, ça fait du bien. Vous repensez à ce billet de qffwffq, et soudain eurêka, vous comprenez un truc.
Voilà une question qui revient souvent : vaut-il mieux accentuer ses efforts sur des exercices de force, intenses ou sur de l’endurance lorsque l’on veut perdre du poids ?
Les partisans de l’endurance racontent que cet effort est idéal car le métabolisme consomme plus de lipide à basse intensité. Les partisans de la musculation prônent l’augmentation de la masse musculaire qui augmentera le métabolisme de base et in fine devrait vous aider à faire pencher la balance côté dépenses. De plus, après les efforts de haute intensité (HIIT) genre cross-fit ou functional training, il se raconte qu’il y a de la consommation d’énergie après l’effort pour rétablir l’homéostasie.
J’ai cherché de quoi consolider ces memes qui se diffusent dans un « camp » et dans l’autre. Bon. Je suis resté un peu le bec dans l’eau. Pubmed m’a donné cette méta-analyse assez récente :
J’ai continué de lire les abstracts. Je vous résume l’affaire : y’a des petits signaux positifs pour HIIT mais c’est pas la Révolution et souvent l’adhésion au long cours est au bas mot décevante.
En gros, je pense que ce qui compte c’est encore une fois un truc simple : avoir de l’activité physique et s’y tenir. Marcher c’est bien ! Si c’est la première étape pour une activité physique plus intense, alors c’est super. Mais le HIIT a voulu nous vendre le concept qu’avec moins de temps on pouvait faire pareil voire plus. C’est attirant, un gros effort, assez bref, et notre corps a assez travaillé, on peut passer à autre chose. Moi, je crois que ce qui fonctionne c’est de trouver le truc qui va nous plaire pour y adhérer et faire que ça puisse devenir une routine où les petites contraintes s’effacent petit à petit pour devenir une habitude plaisante. Il y a aussi pas mal de gens à qui le côté sport/club/compét’ fait peur. J’ai eu une discussion intéressante à ce sujet avec un de mes meilleurs potes médecin de santé publique. C’est quelque chose que je sous-estimais. Je pensais que la notion de club de sport résonnait avec convivialité et amitié mais c’est vrai que rejoindre un club n’est pas forcément évident, faut s’accrocher pour rentrer dans les cercles (no pun).
L’activité physique reste un levier indispensable pour diminuer votre poids si c’est votre souhait. Sachez accepter la vision à long terme sur plusieurs années en ayant l’humilité de commencer piano sano. Mais, allez-y : en marche ! (oh oh oh) Rien ne sert d’attendre demain !
Lendemain de garde, 28° 50% d’humidité, c’est chaud.
Je voulais m’y atteler quand même car c’était un des rares slots de temps dispo cette semaine pour ça.
Petit déj en rentrant du boulot. Je me prépare. Oups, j’ai oublié que je voulais tester de me charger en bicars avant l’effort, je fais le calcul : 25g ! bon, ça se dilue pas trop mal mais faut quand même 750 ml de flotte ! J’ai l’estomac explosé avant de partir. Je pourrais essayer de vomir, ça devrait remonter mon pH aussi ! (dans le travail scientifique, il prenait les bicars de façon fractionnée entre 90 et 50 minutes avant l’effort)
A l’échauffement, je suis complètement scotché à 7:00 au kilo. Les sensations musculaires sont bonnes mais cet air c’est la shape de plomb pour le chti non adapté.
Quelques vagues accélérations, je suis dans le pâté, j’ai le bidon distendu.
Alea jecta est, je me lance sur le tour intérieur de la citadelle. Je démarre le test de six minutes sur un segment strava. Sur un malentendu, ça peut marcher.
Au départ, je suis dans le rythme, les sensations dans les jambes sont même incroyablement bonnes.
Mais au bout de 400-600m, j’ai vraiment mal au ventre ! Mais quel couillon ! Ce salopard de cerveau me demande d’arrêter. Je l’emmerde ! Je continue, petit ressaut du pont levis, j’espère me relancer mais je crois plutôt que je ralentis. Je n’ose pas regarder la montre pour ne pas m’humilier. Je suffoque. Quelques promeneurs flânent à l’ombre, ils doivent me trouver cinglé. Ils ont bien raison. C’est aussi ce que doit penser l’emmerdeuse qui m’a fait chier pour un achat sur leboncoin.fr avant de partir. Allez reconcentre toi ! C’est dur, tant pis je ne ferais pas de PR mais je m’accroche. L’honneur reprend le dessus. Un peu de vent de face passé les 1200m mais ça fait du bien finalement.
Je me sens lourd mais lourd, là je me dis que mon BORG est à 9, 9,5/10.
Je ahane comme je sais bien le faire avec mes bronches en carton. PNC, dernier virage ! Ca bip un peu tôt, je crois que j’étais allé un peu plus loin la dernière fois… bref, je continue pour finir honorablement le segment. Enfin, je peux m’arrêter. Je marche un peu. Finalement je retrouve vite mon souffle. Je ne veux pas regarder ma montre pour ne pas me décevoir. Connerie ! ça n’est qu’un jeu. Je rentre en trottinant. J’arrive chez moi, tiens l’emmerdeuse a quand même daigné prendre l’objet que j’avais laissé pour elle sur mon pas de porte. Je rajoute une lapée de Vichy fraîche sur mon bol gastrique déjà débordant. Hop, un shake de prot, je vous raconte mes conneries et je file à la piscine ! (et je vais quand même regarder ce que ça donne : arf 3s moins bien que la dernière fois sur le segment avec les mêmes super-chaussures pourtant et 16 km/h de VMA, finalement je vais positiver, c’est bien que je reste à ce niveau avec le peu de fractionné que j’ai fait en CAP ces 2 dernières années, allez, c’était fun finalement !)
Le ménage de printemps est passé par chez moi. Ça m’arrive par période. C’est un peu gnan-gnan ou cheesy pour sonner plus actuel mais je trouve le sujet du rangement dans la vie intéressant. Longtemps, je n’ai pas organisé ma vie. Et puis, à force de déconvenues et surtout en cherchant à perdre moins de temps (propos typique d’un angoissé) je me suis organisé (pour me rassurer ? 😉
Récemment, tout ça a été galvanisé par plusieurs choses : la découverte de vêtements que j’adore avec la marque Rapha, le sentiment de vie plus facile quand je me discipline sur le rangement et l’écoute d’un podcast de Tim Ferris avec Marie Kondo.
Marie Kondo pousse loin les curseurs et c’est difficile de transposer tout ce qu’elle raconte dans notre culture moins « animiste ». Néanmoins je suis sensible au discours esthétique qu’un environnement bien rangé est plus joli et agréable.
Ensuite, même si j’accumule les vélos et que je suis le champion du cocktail au bloc, j’aime la culture de la soustraction. Enlever pour simplifier me plait. (amis blogueur : chasse les adverbes poke qui-tu-sais)
Alors, faites l’essai chez vous, choisissez une pièce. Puis dans cette pièce, un meuble, peut-être juste un seul tiroir. Et dites moi si vous sous servez régulièrement de TOUT ce qu’il y a dedans ?
Dans la salle de bains, y’a toujours des conneries de crèmes de l’hôtel de chépasoù, dans la cuisine une aromate biscornue qui traine depuis 15 ans dans un placard, dans la chambre des tshirts affreux ou encore ce sextoy devenu vraiment trop petit avec le temps qui passe. Bref, faite du tri, vous verrez, ça vous allégera.
Vous voyez en consultation d’anesthésie un patient d’une soixantaine d’année pour une récidive de cancer ORL traité auparavant par radiochimiothérapie. Il faut désormais faire une chirurgie d’éxérèse avec lambeau libre. Aupravant, une nouvelle panendoscopie +/- chirurgie dentaire est prévue.
Il est suivi pour son cancer et de l’HTA. Il ne fume plus et ne boit plus d’alcool. Il prend une association d’ARA2 et de thiazidique et de la morphine à libération prolongée et action rapide. Son poids est stable, il est paucisymptomatique : odynophagie et otalgie. Son sommeil est peu réparateur à cause des douleurs. Vous apprenez que le patient a de multiples examens cardiologiques prévus par son ORL de ville.
Question 1) Que faites-vous à ce stade ?
L’ORL qui suit le patient à l’hôpital vous dit que suite à des dépistages d’ischémie douteux le cardiologue en ville a fait réaliser une coronarographie qui trouve une lésion sévère sur l’IVA éligible à un pontage aorto-coronaire car échec d’angioplastie simple.
Dans les derniers jours j’ai eu plusieurs conversations sur la précision des montres Garmin en natation. Pour moi, ça fonctionne très bien. Simplement, il y a juste quelques trucs auxquels se plier si vous voulez des données fiables :
montre au poignet, correctement serrée
vérifiez la longueur de la piscine dans votre montre
poussez au démarrage et lors des virages. Vous pouvez faire une culbute ou un virage ouvert, les deux fonctionnent bien (oui oui c’est pour ça que je vous fait c**** à toujours me faufiler jusqu’au mur)
si vous arrêtez au mur, appuyer sur LAP, réappuyez sur LAP quand vous redémarrez
essayez de rester régulier dans vos dépassements
évitez les collisions ! sic
si vous faites des exos particuliers, genre des battements de jambes (quelle idée…), c’est là qu’il faut absolument utiliser la fonction Journal d’entraînement (traduction hasardeuse de drill log je vous l’accorde) qui vous permettra de rentrer manuellement la distance que vous avez faites à la fin de cet « éduc »
ne changez pas de type de nage en cours de longueur, pour les exos du style 100 m quatre nages, il faut utiliser la fonction « Journal d’entraînement«
Pour afficher la fonction Journal d’entraînement, il faut aller dans les paramètres de Natation en piscine, Ecrans de données, Ajouter l’écran Journal d’entraînement. Maintenant, lorsque vous vous apprêtez à repartir pour un éduc où votre mouvement sera très différent de d’habitude, basculez de votre écran de pause habituel vers le journal d’entraînement par un appui vers le bas pour afficher l’écran de données « Journal d’entraînement », commencez l’éduc par un appui sur LAP (comme à chaque vous que vous redémarrez). Lorsque vous vous arrêtez à la fin des longueurs en « éduc », lors de l’appui sur LAP la montre vous demandera la distance parcourue.
Si vous vous voulez corriger vos données a posteriori, le site http://www.swimmingwatchtools.com/ fait ça gratuitement. Il suffit de récupérer votre fichier original sur Garmin Connect en cliquant sur la roue dentée en haut à droite de la page d’activité. Ensuite vous pouvez retélécharger chez Garmin le fichier corrigé (ou pas… moi je me contente de savoir quelle allure moyenne ça fait réellement après avoir corrigé la longueur en trop ou en moins)
Nagez bien !
Update, fin 2019/début 2020, une reconnaissance automatique des pauses au bord du bassin a été introduite avec la montre Garmin Swim 2 et cette fonctionnalité a été poussée vers les derniers modèles de montre multisport comme la Fenix 6. J’ai essayé, ça fonctionne plutôt bien. Mais je suis tellement habitué à appuyer sur LAP en arrivant au mur que je n’utilise pas cette fonction.
Je m’en suis bien sorti au Triathlon des lacs à Troyes le 4 juin dernier. Je crois que la préparation a été bien organisée grâce à Julian Nagi. Il faut juste que je me souvienne que des chaussures de vélo c’est l’idéal pour faire du vélo.
Pour les amateurs de chiffres, j’ai collé dans de beaux tableaux ma préparation pour le peu de compétitions que j’ai faites. Je pense que je gagnerais beaucoup à épingler plus souvent des dossards mais faut bien arbitrer son temps.
Deux questions m’ont interpellé récemment. Dont une dans le Jogging bonito #5 : manger pour courir ou courir pour manger ?
Jusqu’à l’âge adulte, j’avais le plus complet désintérêt pour la nourriture. Certains voyaient même ça comme un « problème ». Je ne l’ai pas particulièrement ressenti comme ça sauf la pression pour manger des trucs dont je n’avais pas envie, particulièrement en dehors du cadre familial. En cuisinant moi même, puis avec quelques lectures je me suis intéressé à la nutrition. A la fois sur le plan professionnel et personnel. Tout est parti de ce constant simple que je vous invite à méditer : nous sommes faits de ce que nous mangeons.
A partir de ça, j’ai commencé à améliorer la qualité des aliments que je mangeais. J’ai même glissé un peu trop vers la fascination pour des aliments aux pouvoirs magiques et maintenant je pense un peu trop à ce qu’apporte tel ou tel truc lorsque je le vois dans mon assiette. Mais bon, ça c’est ma personnalité de coupeur de cheveux en quatre, on ne se refait pas.
Le sport nous donne probablement une plus grande liberté dans notre alimentation puisque l’augmentation de la dépense énergétique implique de facto une augmentation des apports. Je crois que la régulation de la prise alimentaire est éminemment complexe et que du bricolage/tweaking autour de ça ne portera pas ses fruits. Donc, pour ceux qui ont le plus de plaisir avec la nourriture (les gourmands ?) faire du sport est un bon moyen de compenser une tendance naturelle à manger un peu plus. Et si je ne cours pas pour manger, je suis bien content de profiter du bénéfice de ma dépense énergétique importante pour consommer avec délices mes cookies maisons (merci Grégo !)
Ensuite, on peut voir l’autre aspect de la question : comment se nourrir pour courir ? Franchement, sur le plan thermodynamique c’est pas très compliqué : faut apporter de l’énergie pour en dépenser ultérieurement ! Je suis donc assez méfiant quant aux stratégies restrictives : diète cétogène, sport à jeun, etc. Je pense qu’il y a beaucoup de choses intéressantes dans tout ça MAIS je ne connais pas d’exemple de sportifs de haut niveau qui suivent ce genre de stratégie au quotidien DONC j’en conclue que c’est inefficace pour la performance.
Donc globalement, votre corps est capable d’utiliser à peu près n’importe quoi qui vous fournira de l’énergie. Seulement, c’est peut-être plus malin de cibler des aliments qualitatifs puisque les aliments ne sont pas qu’une source d’énergie, mais aussi la source du matériel qui nous structure : nous sommes faits d’eau, minéraux, de gras, de protéines et de sucres.
Et les aliments contiennent aussi des dizaines d’autres molécules, qui se combinent en nous et interagissent avec nous pour aboutir à univers finalement très complexe où je pense qu’il convient d’être très humble face aux changements que nous voulons induire sciemment.
C’est pourquoi je conclurai cette brève note en ne donnant que quelques pistes pour ceux qui se soucient de leur alimentation :
le meilleur moyen de mieux manger est de s’intéresser à la nutrition, c’est un univers fascinant où l’on apprends plein de choses sur nos sociétés et la biologie
soyez organisé, réfléchissez en amont à vos repas, sachez congeler des repas que vous aurez préparé en plus grande quantité. La junk food vous tend les bras si vous n’avez pas anticipé
cultivez un peu de hasard dans votre alimentation : laissez les autres décider pour vous (ça peut être un jeu) ou sachez pointer au hasard un plat sur une carte au restaurant
panachez l’utilisation de vos matières grasses : beurre, colza, olive, tout est intéressant pourvu qu’on cuisine correctement (point de fumée du beurre vers 120°, ça va très vite ! pensez au beurre clarifié qui brûle bien plus tard)
si vous mangez de la viande rouge, soyez raisonnable en matière de fréquence de consommation et accompagnez là de végétaux
notre intestin se nourrit beaucoup d’acides aminés, c’est pourquoi j’aime en prendre soin en pensant aux protéines dans mes collations après les gros efforts
proches de l’intestin mais avec une chambre d’écho bien plus grande : nos bactéries. Notre microbiote adore les fibres. Les végétaux sont une importantes source de fibres, il me parait indispensable de se nourrir de beaucoup de végétaux
le petit-déjeuner est peut être un repas négligé, réfléchissez-y. Je ne dis pas qu’il est indispensable, mais chez le sportif qui s’entraîne plus d’une heure par jour, c’est quand même un moment intéressant pour apporter de la nourriture.
avoir des routines accélère certaines choses dans la vie. Accélérer, être pressé, c’est vouloir se rapprocher un peu plus de la mort. Pourquoi ? Prenez le temps nécessaire, introduisez de la variété.
Après le billet sur le dandysme de passer d’une Fenix 2 à une Fenix 3, le billet « y’a que les cons qui ne changent pas d’avis » avec la découverte de la Forerunner 935 ! Sans doute le moyen pour moi de tromper ma conscience en posant sur le clavier des idées pseudo-rationnelles sur le sujet !
Autant j’avais été écoeuré par les tarifs de la Fenix 5 par rapport aux nouvelles valeurs ajoutées. Autant, lorsque j’ai vu l’annonce de la 935, je lui ai trouvé des choses séduisantes.
Ce qui m’a plus, c’est le form factor plus léger. J’apprécie le côté « costaud » de la F3 mais sur mon petit poignet ça sautait tout de suite aux yeux. Ensuite, avec une chemise, la montre gênait toujours la fermeture du poignet. Et dans le sport, en natation et en CAP, avoir une montre deux fois plus légère me paraît plus confortable. C’est vraiment ça l’argument numéro un pour moi.
L’argument numéro deux, c’est la batterie. Avec 12-13 heures, je serais juste pour un IM avec la Fenix 3. Quelle frustration ça serait si je n’avais pas la trace en souvenir un jour (#geek)
Enfin, quelques gadgets me plaisaient, j’avais envie de voir par moi même comme les nouvelles mesures Firstbeat.
En pratique, j’en pense quoi : je suis content !
Au déballage, la montre est jolie, ça fait moins light/jouet que les précédentes Forereunner (la 735 me déplaisait un peu sur ce point). Je trouve le bracelet plus confortable. A l’usage il se révèlera collecter les traces de sel de sudation un peu plus facilement que celui de ma F3.
L’appariement avec le téléphone est beaucoup mieux géré qu’avant, l’utilisateur est mieux guidé. Et je trouve la connexion beaucoup plus solide, je ne perds plus les données des widgets dès que je me l’éloigne de mon téléphone.
La navigation dans les menus est simplifiée et les raccourcis sont plus nombreux et le menu d’accès rapide à certaines fonctions par l’appui long sur light me plaît. Avec la simplification, j’ai eu du mal à retrouver le menu entraînement, faut aller le chercher dans les activités.
Les choses simples comme le chronomètre et le compte à rebours que j’utilise beaucoup sont un petit peu plus ergonomiques au bémol prêt que l’on ne peut plus lancer un chronomètre et revenir sur le cadran de montre avec l’heure (ou alors, expliquez moi 🙂 J’imagine que certaines fois l’oubli d’arrêt du chronomètre a consommé de la batterie inutilement en tâche de fond.
Évidement, j’étais intrigué par la fréquence cardiaque en lecture optique. Au repos, ça me semble à peu près ok, au départ elle me donnait une fréquence de repos un peu trop basse à mon avis et avec quelques jours d’utilisation ça va mieux (j’en suis à mon 3ème jour de port). Lors d’un footing avec accélération à la fin, les données m’ont semblé cohérentes. Après, je doute que ça suive sur du fractionné court comme j’en fais(ais) parfois. Je continuerai d’utiliser la ceinture, en vélo ça reste plus sûr de toute façon vu que la FC optique a beaucoup de mal à s’accomoder des vibrations.
Dans la série gadgets, Move IQ détecte bien mes déplacements de vélotaf. Il les trouve un peu plus longs que la réalité, sans doute parce que je marche vite vers mon bureau !
Dans la pratique du sport, rien de négatif, je trouve la montre mieux lisible, notamment sous l’eau grâce au contraste amélioré et à la police plus grasse. D’ailleurs, peut-être qu’à l’inverse pour les notifications, la police pourrait être plus discrète.
Update : après plusieurs jours d’utilisation et un triathlon L :
la montre joue bien son rôle
la batterie est ok
une fois un bug de passage en anglais et en heure par 12h après un branchement à Garmin Express
je joue moins avec l’affichage de la lecture cardiaque optique
le fait de ne pas pouvoir faire tourner un chrono en tâche de fond me manque un peu, j’utilise beaucoup ça, mais c’est un détail
Le suivi de la charge d’entraînement est cohérent. J’aimerais bien en savoir plus sur leurs unités de charge d’entrainement. Par contre les libellés ne sont pas toujours judicieux. Je suis en phase de récup’ après une compèt, et la montre indique « Peak » ou « Pic de forme » en français car le ration charge aigüe/chronique baisse mais ce qui aurait été performant ça aurait été de détecter la montée de la FC au repos associée à l’effort de dimanche pour « comprendre » qu’il s’agissait d’un gros évènement pour ma physiologie… bref ça manque d’intelligence ce truc (et encore je suis sûr que sans IA c’est possible de coder ça proprement)
j’apprécie sa légèreté au quotidien et je la porte parfois la nuit, chose que je ne faisais jamais avec la Fenix 3
Au fil de discussions, d’explications auprès des (e)IADE et des internes, j’ai eu envie de réécrire une note sur ce sujet. Ce billet est un article descriptif. J’aime bien cet exercice car il me permet de comparer dans le temps mes pratiques. La dernière fois que j’avais écrit sur ce sujet, je pense que j’étais beaucoup plus orienté « pharmaco » & co (ahah).
L’induction anesthésique est un moment clé. Je pense qu’il faut se l’approprier, le temps d’échange avec le patient est assez court et le contexte est stressant, c’est donc d’autant plus important d’être focalisé sur le patient. Vous pouvez avoir l’impression que des gens attendent autour de vous mais rappelez vous qu’ils ont besoin que vous ayez fini votre induction pour œuvrer. Vous ne vous ferez donc pas bousculé ! Prenez votre temps. La précipitation se ressent et elle est source d’erreur.
Je pense aussi que nous avons, nous, chefs d’orchestre de l’anesthésie-réanimation, un rôle d’exemplarité à avoir. Ça peut paraître pompeux, mais j’assume. Alors si notre comportement ne ressemble pas à celui d’un chef, je pense qu’il faut travailler à rectifier le tir.
Ok. A l’est c’est possible par le canal de Roubaix de filer en Belgique entre Courtrai et Tournai (que je mélange allègrement), mais les chemins de halages sont défoncés par les racines et le gel. A l’ouest, y’a quelques routes sympa dans les Weppes (dont un parcours cyclo flêché) mais je trouve personnellement les départementales un peu trop roulantes pour les véhicules motorisés. Au sud, bof, j’ai testé pour vous, c’est jouable mais pas sexy.
Le mieux pour faire du vélo autour de Lille c’est de filer vers le nord et la Belgique et c’est ce que font la majorité des clubs cyclos du coin.
Bon article de synthèse dans Anesthesia & Analgesia du mois de Mai 2017.
Perioperative Anesthesia Care and Tumor Progression
Sekandarzad, Mir W. FANZCA, FFPMANZCA, DESA*; van Zundert, André A.J. MD, PhD, FRCA, EDRA, FANZCA*; Lirk, Philipp B. MD, PhD†; Doornebal, Chris W. MD†; Hollmann, Markus W. MD, PhD, DEAA†
Je vais la faire courte pour le style (la mise en abîme, ah ah) et par pudeur : j’ai abandonné après 150 km le parcours de Liège-Bastogne-Liège.
La raison principale : je n’avais pas envie, je n’avais pas de mental et j’ai cédé à cette petite voix qui me soufflait de plier les gaules.
Pourquoi je n’avais pas envie ? Je ne sais pas trop. Les principales raisons sont vraisemblablement le froid, la solitude et le manque de motivation face à cette épreuve. Autour de l’épreuve, je n’étais pas dans un super feeling psychologique, au démarrage j’étais mi figue mi raisin, j’ai vite eu mal dans le bas du dos, je pense que j’étais crispé et la longue descente vers La Roche en Ardenne du 66 au 75ème m’a déglingué (frissons +++).
J’ai souffert mentalement de mon arrêt, j’ai ressenti de la honte. Comme quoi, le regard des autres reste important pour moi.
(j’ai pris cette vidéo juste après avoir acheté mon billet de train à Vesalme pour me souvenir de l’état dans lequel j’étais, je me suis mis à l’abri du vent et je me suis le plus couvert possible, j’avais mangé correctement, je m’étais plaqué les deux chaufferettes que j’avais sur les jugulaires. J’ai pris cette vidéo pour me souvenir du froid. Pour une fois, il n’y avait pas d’arrière-pensée de publication en prenant ça)
Rapidement, j’essaye d’être constructif, quels enseignements est-ce que j’en tire ? qu’est-ce que j’ai consolidé ?
Le démarrage doit être doux, il faut vraiment oublier la notion de vitesse pour être facile tant que faire ce peut sur ce genre d’épreuves où je ne connais pas le ratio intensité/durée. A trop flirter avec les limites (relances pour attraper des petits groupes) je finis par les passer. J’avais fait les mêmes erreurs au début du Ronde.
Je pensais avoir le bon matériel, il y a vraisemblablement des trucs encore optimisables (gants, poids du vélo pour un parcours si difficile, j’ai sous estimé la difficulté du parcours).
Je renforce mon idée de ne compter que sur moi dans cette configuration et pas sur les groupes à droite à gauche, de toute façon, en triathlon, je suis seul sur mon vélo
Quand l’envie d’abandonner est là, il faut trouver un refuge et se donner un bon temps de coupure pour ne pas jeter l’éponge impulsivement, je n’ai pas retenu la leçon dispensé par Grégo lors de son premier TVSB.
Il faut que je me construise une sortie de secours mentale quand je suis en perdition
Il faut que je me concentre plus sur la course, l’instant présent, se projeter dans les kilomètres à venir m’a achevé
Je crois que je n’aime pas les si longues sorties vélo, je ressens le plaisir de l’accomplissement mais pas pendant l’épreuve
Je ne suis pas un solitaire, j’ai besoin de vivre des aventures *entre copains*
Comme quoi, on peut arriver prêt physiquement et ne pas être dans un bon jour. Ca renforce encore l’idée que le mental joue un rôle très important et ça me fait prendre conscience que c’est finalement un point faible pour moi. Cet abandon me remet les idées en place et me pousse à aborder les choses plus humblement.
Qu’est-ce qui allait bien ?
La logistique autour de la course (organisation personnelle et de la part des organisateurs)
J’arrivais à bien manger
Les jambes, le souffle
Je suis content de m’être aligné pour palper la difficulté de cette course, c’est rude, ça n’arrête pas de grimper
Hier, j’ai vu dans mon fil Twitter, un tweet de Stephen Seiler à propos d’une étude qui a analysé l’entraînement de 2303 coureurs amateurs grâce à un questionnaire en ligne.
In light of discussion on volume versus intensity, I bring this cross-sectional study of 2500 rec. runners back up: https://t.co/dQU6u3k9sK
J’ai trouvé ça particulièrement intéressant parce que c’est la première fois que je vois une étude dans les sciences du sport avec un tel effectif. Enfin du solide !
L’étude s’appelle
An empirical study of race times in recreational endurance runners
et vous pouvez la lire ici sur votre écran ou obtenir le PDF là.
Fier de mon récent investissement dans un plan d’entraînement, je regarde, au grand désespoir de mon coach, mes chiffres de charge d’entraînement. Je pense que j’ai battu le maximum que j’avais réussi à faire alors que je me préparais pour le GRP en 2015. En équivalent Training Peaks, je pense que mon CTL est entre 105 et 110 actuellement. Je me sens notamment plus fort sur de l’endurance au seuil et de l’endurance fondamentale. Moins de bénéfices ressentis sur les maxima (d’ailleurs je n’ai pas beaucoup travaillé ça en dehors de l’eau.)
Et donc, je farfouille dans mes datas, notamment dans l’excellent Multi Sport Fitness Trend de Stravistix.
Réveil à 4h00. Je saute du lit, la voix de Jocko Willink en tête.
Je prépare mes affaires. Je vérifie la route. Oui, il y a des trucs que je planifie très bien, d’autres pas. Je fais le malin en me disant que c’est pour rajouter de la souplesse à mon aventure, en ne prévoyant pas trop à l’avance, plus de schémas restent ouverts ! Je découvre ainsi que je dois me garer à l’extérieur d’Anvers car la ville est une zone à basse émission et les plaques d’immatriculations sont scannées pour rentrer dans la ville. Amende à la clé si le véhicule ne répond pas à leurs normes.
Départ de Lille à 5h30 sous un petit crachin. Il fait doux. Je me demande si j’ai bien fait de mettre un cuissard long. Cette période de l’année est capricieuse et en vélo on subit plus la météo qu’à pied.
Première mission pour moi : l’autoroute de nuit. Depuis mon opération des yeux, je ne suis pas à l’aise pour conduire de nuit. Là, ça ira, le trafic est léger, ça se passe bien. Au fil des kilomètres, je joue avec les vitesses des essuie-glaces, vite/lent/vite/lent. Hum. Les véhicules avec des vélos se multiplient et les bus avec leurs énormes remorques forment un pointillé sur le ruban autoroutier.
L’aube peine à fragmenter la chape de stratus. Ah, voilà les panneaux qui me disent de sortir à Zwijghjdghaate. Je trouve facilement le parking extérieur. Il n’y aucun cycliste. Je me demande si je ne me suis pas fait piégé. Moi qui espérais suivre la foule jusqu’au départ… bon il est presque sept heures, je file vers la ville. La route est facile en fait, et il y a évidement une piste cyclable protégée, un tram et des bus pour rejoindre le centre. Sont forts ces belges !
Me voilà donc dans la banlieue d’Anvers en train de rouler à 6h58. Le panneau d’entrée dans la ville me rassure. J’arrive par Blancefloer. Une sorte de dancefloor belgisé. En effet, je vais avoir le droit à un petit tour de piste. En arrivant en ville, je croise la course, je décide donc logiquement de remonter à contre-sens de l’autre côté de l’énorme boulevard pour trouver le départ. Mais la police m’arrête : il y a un long tunnel que je ne peux pas prendre à contre sens. Il faut que je traverse l’Escaut par un passage sous-terrain. Un souterrain, ça se voit moins bien qu’un pont hein. Bon, hop, petit tour de piste pour revenir sur le Blancefloer et je trouve finalement le fameux tunnel Saint Anne.
La récupération du dossard est sur les quais de l’Escaut sous une ancienne halle. Dans la queue, je tombe sur un rennais, je suis très surpris car il n’a pas de drapeau breton visible sur sa tenue. Il a sans doute un tatouage bzh sur la fesse ou un truc dans le genre.
J’attache ma plaque de cadre, et le ciel nous tombe sur la tête. L’averse résonne sur les plaques métalliques de la halle. Y’a pas, je suis là pour ça, j’y vais sans hésiter. Habillé de ma nouvelle veste de pluie. Quand je pense que je l’ai achetée en trois clics alors que l’année dernière j’avais fait milles hypothèses pour finir par la paumer !
Je suis cool au départ. En partant dans les derniers, le peloton est moins nerveux, c’est agréable. Je mets dans la roue d’un couple de britanniques tout de Rapha vêtus. Je me dit qu’il vont rider avec style 😉 (La fille a des mollets comme mes cuisses)
La pluie cesse. La pause technique s’impose. Je vogue de groupe en groupe, facilité par le fait qu’il y a pas mal de groupes qui font l’élastique. Ils foncent, ils s’arrêtent pour s’attendre. Les « Wheelers » me feront le coup jusqu’à la fin. J’essaye de papoter avec des gens. Un flahute me dit que son english is not good, les italiens se plaignent de la météo et les anglais parlent trop vite. Bon. Ca sera un voyage intérieur.
Entre 50 et 60k, je m’agace un peu, j’aimerais prendre de bonnes roues mais ça va trop vite ou trop lentement pour moi. J’essaye de me relaxer mais j’ai envie de me protéger… Les premiers rayons de soleil viendront m’apaiser. Je prendrai les opportunités mais je ne le chercherai plus. Au deuxième ravito, je vide l’eau dans mes pompes et j’enlève mon kway, ça fait du bien.
Je trouve mon rythme. Les premiers pavés arrivent. Les sensations sont mieux que l’année dernière. Finalement, la barre des 100k est franchie. Les premières bosses sont là, ça va être plus varié !
Nous serpentons dans Grammont et on devine au loin le serpentin du Muur. Quelle côte ! Courte mais impressionnante. Quand je repense à Cancellara et Boonen en 2010 il y a plus que de la suspicion.
Au sommet, je suis à 176 de fréquence cardiaque, sans même avoir voulu le faire à fond. Le Muur s’impose à vous.
Ravito rapide, ma première gourde est vide. Beaucoup de monde. Faut faire la queue.
Ensuite, c’est la langueur du début d’après-midi. Plus de gruppetto, que des grappes de 3-4 coureurs. C’est long, ça serpente. On frôle Audenarde et ça repart à l’est. Il faut être patient. Les jambes tournent bien. Maintenant, je me fiche complètement d’être seul ou non. Je me suis dit que rouler seul me rendrait plus fort et que c’était plus en ligne avec ma pratique du triathlon. Vers 150k, j’ai quand même un coup de mou, pas mal de lassitude. Heureusement, l’enfilade de bosses pointe le bout de son nez, ça va m’occuper !
Ah, le ravito avant le Koppenberg ! Comme l’année dernière je n’aime pas trop cette ambiance boom-boom. Je m’assois quand même parce que j’en ai plein les pattes mais juste le temps d’avaler ma gaufre. Je passe au stand de lubrification de chaîne, ça ne peut qu’être un plus avant le Koppenberg !
Le voilà. Je le sais. Juste au bout de cette petite bande cyclable. Hop, tout à gauche, je suis un mec qui a l’air de bien avancer. Mais… mais…
c’est chaud de suivre quelqu’un dans le Koppenberg. Ca s’arrête à droite, ça sert à droite, c’est cool. Mais ça s’arrête aussi à gauche, zigzag minimaliste, cris de bataille, je me déchaîne, et comme l’année dernière je passe tout sur le vélo ! Yes ! Il me restera le Paterberg où faire de même et je pourrais avoir ma cerise sur me gâteau.
Le Koppenberg avalé sur la selle me remplit d’émotions à chaque fois, je ne sais pas pourquoi mais ça déclenche quelque chose en moi.
Ca me regonfle le moral mais juste d’un tout petit cran. Les autres coureurs marquent le coup aussi. On entend les mouches voler dans le Kanarieberg. Moi j’essaye de « neutraliser » les bosses. Pas d’exploit, mais de la régularité. Strava m’indiquera que j’ai quand même souvent fait mieux que l’année dernière.
La route continue de dessiner des entrelacs et je suis content de voir Renaix arriver. Ici je suis à 45 km de Lille, je pourrais presque rentrer à la maison que ça ferait la même distance finale. Je m’assois plus longuement, je me sens m’endormir alors je décide de repartir au plus vite. Il reste cinq bosses, donc trois pas compliquées que je connais. Après, bataille du Kwaremont, guerre du Paterberg et dash to the finish line !
Le Kwaremont me parait plus dur. Plus long surtout. Il est encombré. Pas facile de trouver mon rythme. J’en sors quand même indemne. Ensuite, je me ravitaille. J’avais un souvenir comme quoi le faux plat juste après était plus long mais les jambes avalent ça facilement et ça file vers le Paterberg.
Le Paterberg sera compliqué par une route encombrée d’un énorme 4×4. Mais j’ai la baraka, je me faufile dans un trou de souris et j’ai ma cerise sur le gâteau !
C’est la descente, ça accélère. Sur le plat, ça bombarde sur la nationale flanquée des pistes cyclables. Je pense à la photo de Sagan de l’année dernière.
Un flahute me passe à 35 km/h. Je prends sa roue et nous ferons de super relais jusqu’à ce qu’un groupe nous bloquent sur la cyclable. Se payer le luxe d’un finish « à-la-Pierre » c’est cool !
Ligne passée dans un bon temps avec un parcours plus long. Je suis content.
(côté chiffre, 240 km cette année vs 228 l’année dernière, moyenne à peu près identique en étant moins protégé et FC moyenne 124 vs 127)
Je file dans le centre. Je cherche une friterie mais c’est bondé. A la gare le train pour Anvers part dans quinze minute. Je l’attends là sans repasser par les animations finales.
Dans le train, je pense à Didier qui raconte toujours que le contrôleur les avait upgradés en première classe en les regardant comme des héros. Là, il nous regarde comme des fous et je m’allonge comme un clodo entre les toilettes et le sas à vélo.
Bon, dans le deuxième train de Courtrai à Anvers, nous aurons plus de chance 🙂 Transit relax en première. La gare d’Anvers est belle, je suis impressionné. A sa sortie, je croise trois coureurs, je leur demande s’ils connaissent la route jusqu’au départ. Ils me répondent qu’ils sont allemands et qu’ils ne savent pas où il faut aller. J’avais enregistré la carte dans Google Maps, hop, nous nous orientons. Le temps que je range mon téléphone, ils ont filé. C’est ma journée sans déo.
Je retrouve mon chemin. Anvers est jolie. Hop, re-tunnel et me voilà sur le dancefloor 😉 Une petite frite pour la route sinon j’aurais eu l’impression qu’il me manquait quelque chose. Retour sans encombre à la voiture grâce à la longue cyclable.
Le retour passe plus vite que l’aller. Je sirote de la whey (faut penser à la suite). Lorsque Nostalgie flahute cause en flahute je zappe et je tombe sur Topradio qui passe de la techno hardcore ! vive la Belgique ! j’ai l’impression d’être en 1996 et de bidouiller des mod trackers 🙂
Retour sans encombre. Ca fait presque une journée de 20 heures. 20 heures de petites aventure mise bout à bout. Des aventures avec un petit « a » qui sont le sel de la vie.
Depuis 3 semaines je m’entraîne selon un plan d’entraînement monté par Julian Nagi dont je vous ai déjà parlé. (Là et là par ex). C’est dur. J’encaisse physiquement mais c’est difficile mentalement.
Ce matin, j’étais spontanément réveillé assez tôt, vers 4h40. Comme le sommeil n’est pas revenu, je me suis collé à ma séance de home-trainer prévue aujourd’hui : un contre la montre de 30 minutes. Je vais la peur au ventre sur cet exercice. Je sais à quel point je vais souffrir mais faut y aller parce que ça n’est pas la motivation qui va appuyer sur les pédales, c’est la discipline.
GET THE JOB DONE.
Me voilà donc sur le vélo, le ventilo à fond la caisse, je vais affronter mes peurs. Je sais de quoi j’ai peur : j’ai peur d’abandonner, j’ai peur de me décevoir, j’ai peur de sortir de moins bons chiffres que les autres fois.
GET THE JOB DONE.
Echauffement. Prise de repères. Premières pensées négatives. Relâchement. Reprise des accélérations. Quelques intervalles plus costauds. Je pédale un peu carré. Je vacille déjà. Je monte déjà un scénario de backup : « pour certains cet échauffement pourrait être un exercice ! et oui c’est à la mode d’être time efficient, bla bla bla ».
GET THE JOB DONE.
J’y suis. 235 watts. Pardon Julian, j’ai encore des chiffres devant les yeux, mais je m’en détache petit à petit, je te le promets. Je m’installe dans le rythme. Je sue. Je respire fortement.
GET THE JOB DONE.
Passer la moitié du temps m’a paru long. Je crains la suite. Mon allure varie beaucoup. Mou, fort, mou, fort. Je cherche mon cap.
GET THE JOB DONE.
Ma fréquence cardiaque dérive vers les sommets, je dérive. Je suis dans la zone noire. Ça y est. Enfin.
GET THE JOB DONE.
Mon cortex s’éteint petit à petit. J’ai juste assez d’influx pour aller chercher des mantras répétitifs.
GET THE JOB DONE.
Je touche au but. Je sais que je vais survivre à cet exo. La joie revient. J’appuie mieux, plus fort. Je crois que je souris.
GET THE JOB DONE.
For 3 weeks I have been training on a training plan by Julian Nagi that I have already mentioned. (Here and there for example). It’s hard. I handle physically but it is mentally tough.
This morning, I was spontaneously awakened fairly early, around 4:40. As sleep did not return, I stuck to my home-trainer session scheduled today: a 30-minute time trial. I feer this workout, it’s more a stomach test to me. I know how much I will suffer but I must go because it is not the motivation that will press the pedals, it is the discipline.
GET THE JOB DONE.
So here I am on the turbo, maximum fan power, I will face my fears. I know what I’m afraid of: I’m afraid of giving up, I’m afraid of disappointing, I’m afraid of going out worse than other times.
GET THE JOB DONE.
Warming up. Getting Started. First negative thoughts. Relax. Acceleration resumes. Some harder intervals. My pedal stroke is square. I’m already wavering. I am already mounting a backup scenario: « for some this warm-up could be an exercise! And yes it is in the fashion to be time efficient, blah blah blah ».
GET THE JOB DONE.
I’m there. 235 watts. I beg your pardon Julian, I still have figures in mind, but I gradually detach myself, I promise you. I settle in the rhythm. I sweat. I breathe heavily.
GET THE JOB DONE.
Spending half the time seemed long. I fear the rest. My pace varies a lot. Soft, strong, soft, strong. I’m looking for my heading.
GET THE JOB DONE.
My heart rate drifts to the peaks, I drift. I’m in the black zone. That’s it. Finally.
GET THE JOB DONE.
My cortex gradually dies out. I just have enough influx to get repetitive mantras.
GET THE JOB DONE.
I touch the goal. I know I’ll survive this w/o. The joy returns. I handle it better, stronger. I smile.
A l’heure où des brigands déguisés en entrepreneurs disruptifs veulent vous vendre des capteurs d’hydratation et des bouteilles d’eau connectées je voudrais aborder avec vous l’alimentation en course.
L’alimentation est un sujet difficile car il y a énormément de croyances, de dogmes et des prises de position parfois radicales. Ne me frappez pas à coup de carotte crue, ne m’envoyez pas de malto dans les yeux, je vais parler de mon expérience et de ce que je pense important.
Il y a quelques jours, j’ai profiter d’un jour de congés pour me lancer sur les routes flamandes. J’avais à coeur de faire une belle sortie. Au moins 100 bornes. Ca faisait un bail que je n’avais pas fait une telle distance, depuis novembre ! J’avais repéré la Schereveroute qui oscille entre Bailleur et Poperinge le long de la frontière. Cette route est amusante car on distingue bien la différence de paysage entre les Monts de Flandres et le début de la Flandre maritime. Regardez, ça a l’air très chouette :
De route plaatst het landschap tussen Poperinge en Bailleul (Belle) centraal. Hoppevelden zijn karakteristiek in dit gebied, dat een glooiend reliëf vertoont. Je fietst doorheen een heuvelachtig landschap naar Westouter. Hier dwars je de grens voor een verkenning van het Frans-Vlaamse Houtland: een glooiend landschap, afgezoomd met hagen. Door een rustgevend landschap, op en over de grens, bereik je opnieuw Reningelst. Met dank aan Westtoer.