Je continue ma série de fiches de cuisine avec la description de ma pratique de l’induction anesthésique pour de la chirurgie viscérale. Ici la description de la majorité de mes inductions pour un patient « classique » en chirurgie digestive majeure.
Catégorie : credo
Ma pratique d’anesthésiste-réanimateur
IPP EVIL
Aujourd’hui j’ai fait une journée à thème j’arrête l’esomeprazole qui coule dans les veines des 3/4 des patients en post-op de chirurgie digestive. Les internes de chir (que j’adore) m’ont regardé avec des yeux de merlans frits genre « i’ va pas mourir d’un ulcère dis ? »
J’espère que non. Voilà quelques pistes pour réfléchir à deux fois avant de prescrire un IPP non justifié :
(NB, la FDA a même lancé une alerte sur le risque de pneumonie avec les IPP)
update : IPP et insuffisance rénale aigüe par là
en passant
tiens encore un petit coup de pied dans les roubignoles des IPP https://t.co/Ty1MTAiEAD
— nfkb (@nfkb) September 19, 2016
La prémédication à visée anxiolytique et/ou sédative pour une chirurgie relève plus de l’habitude que de critères solides. Soit.
Voici mes pratiques.
Sédation et anxiolyse
WARNING ce texte n’est pas à jour, il a été écrit en 2012, il y a depuis de nouvelles recommandations notamment sur le diabète
L’anesthésie est une spécialité ambivalente : anesthésie/réanimation, science/sorcellerie. La pratique médicale en anesthésie est donc à la croisée des chemins entre habitudes et données scientifiques. J’emploie à dessein « habitude »…
La prémédication est la première intervention médicamenteuse du médecin anesthésiste. Elle a plusieurs objectifs : anxiolyse, parfois sédation, lutte contre la douleur, prévenir la douleur chronique, prévenir les nausées/vomissements post-opératoires et stabiliser la physiologie du patient (glycémie, pression artérielle, etc.)
Ce dernier point est presque bien codifié aujourd’hui, en tout cas c’est celui qui fait le plus l’objet de travaux scientifiques. Je rapporte ici ce que je fais dans le cadre de la chirurgie programmée pour des interventions qui durent plus d’une heure où le patient sera hospitalisé. En chirurgie/médecine ambulatoire il faut être plus simple et le mieux est probablement de ne faire aucun changement dans les habitudes du patient.
Ce matin, Dominique Dupagne a partagé un article de Libé traitant de l’influence de la visité médicale. Dans cet article de presse, aucun lien n’était tissé vers le billet d’Atoute.org sur la thèse d’Etienne Froisset.
Je suis frappé par le fait que les médecins croient échapper à l’influence publicitaire. Les études prouvent que nous sommes influençables et influencés par la visite médicale. C’est la raison pour laquelle je la refuse.