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Iatrogénie avec les béta-bloquants à l’induction d’une anesthésie générale

Je suis régulièrement embêté par des bradycardies chez les patients qui ont pris leur bêta-bloquant le jour de leur opération. J’observe souvent une bradycardie associée à une PA basse au décours de l’induction. Souvent l’atropine améliore la FC et la PA en ayant probablement augmenté le débit cardiaque. Ça m’embête d’autant plus qu’il s’agit majoritairement d’un mésusage des bêta-bloquants prescrit pour une HTA (poster rappel ici) ou alors pour une indication qui n’est pas en lien direct avec la morbidité cardiaque (migraine, HTP.) En anesthésie, on nous apprend à suivre les recommandations et à les prescrire le matin d’une intervention. J’appelle de mes vœux à une réflexion sur le sujet pour une médecine plus personnalisée.

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Le drame des ressources humaines en 2022 à l’hôpital

En ce moment, j’ai envie d’écrire sur pleins de sujets. J’espère que le blogging a encore un peu de souffle pour propager des messages et des idées…

Pas drôle mais préoccupant : les ressources humaines à l’hôpital public. Je pense être conscient qu’il y des problèmes sérieux dans tous les secteurs du soins mais je veux juste m’épancher sur ce que je vois.
Je suis anesthésiste dans un CHU. On fait toutes sortes de chirurgie intéressantes mais l’activité « lourde » c’est la cancérologie.

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je n’ai pas créé un blog pour me plaindre

mais j’ai traversé une période difficile

quand on a envie de rien, c’est compliqué de faire quelque chose de constructif pour sortir des noires ruminations

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Lactate shuttle

I am not a huge fan of Rhonda Patrick to say the less but this interview with Pr George Brooks from Berkeley is good. It’s a great introduction to Pr Brooks theory of lactate shuttling. He has fought the idea that lactataemia is due to an oxygen debt and prove that there is a lactate production even with plenty of oxygen and that lactate is a fuel source for cells, a source for neoglucogenesis and a signaling molecule.

Pour une histoire écrite, avec des références, je vous conseille cet article :

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La souplesse métabolique

Fantasme éculé, le summer body. On veut brûler du gras pour instacrâner. Mais injustice divine : moins t’es fit moins tu brûles du gras. C’est la raideur métabolique, traduction foireuse de metabolic inflexibility.

Ceci est très bien montré dans cet article que j’aime beaucoup de George Brooks (king of lactate) et Iñigo San Millan.

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Un problème classique

Contexte :

  • Hôpital universitaire
  • Chirurgie ambulatoire simple, pas d’ALR possible
  • Dans la salle opératoire, l’équipe d’anesthésie est composée d’une IADE expérimentée et d’une interne sur la fin du cursus. Je supervise l’interne. Chirurgien PU-PH proche de ma génération, pointu sur son domaine.
  • J’étais en repos la veille. En charge d’ un « gros bloc » stable dans la salle voisine. Personnel en nombre. Ambiance nominale. Petit-déjeuner riche en protéines, peu de yoyo glycémie/insuline 😉

Voici ce que j’ai fait

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La plaie

J’ai écrit ce texte il y a longtemps. Je ne l’avais pas publié. Je l’ai retrouvé à l’occasion d’un tri dans mes fichiers (rationalisation de l’accumulation de données). Le texte est sévère. Je vous enjoins à trouver les messages en filigrane. Il y a des choses qui me tiennent à coeur… voici donc le texte :

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perfusion trop rapide de cristalloïdes ?

Hello, toujours plongé dans mes lectures fondamentales sur la microcirculation je voulais vous partager une petite réflexion. Comme souvent, en tirant sur un sujet la complexité grandit…

A la base, je voulais juste partager un changement de pratique : depuis quelques années, je ne fais plus couler les solutés de remplissage « en débit libre ». Je préfère les administrer doucement. J’avais en effet entendu, sans allez lire par moi-même, que la perfusion rapide pouvait être délétère sur la microcirculation, notamment en accentuant des lésions du glycocalyx. Auparavant, j’avais tendance, assez connement dois je bien écrire, à mettre les cristalloïdes en débit libre. Je crois que je basais cette idée sur la conception que le cristalloïde restait  en intravasculaire puis fuyait secondairement dans l’intestitium. Je me laissais alors flouer par une amélioration transitoire de la macrocirculation : j’ai prescrit 500 ml de cristalloïdes à quelqu’un que je pensais « répondeur au remplissage », il a monté sa PA (donc peut être son débit cardiaque), il a du transporté/donné plus d’oxygène aux tissus qui en avaient besoin, j’ai gagné mon pari. Quand on écrit tout ça noir sur blanc, on se rend bien compte du manque d’humilité et oserai-je d’intelligence dans cette réflexion. (Surtout quand on lit les travaux sur le sujet où l’augmentation de PA est fugace)

Avant d’écrire ce billet, je me suis refait une petite promenade dans Pubmed et j’ai encore creusé mon ignorance. Je me rends bien compte que je n’ai pas les outils pour comprendre la pharmacocinétique d’un soluté de remplissage pourtant une pratique de chaque instant dans mon métier. En tout cas je perçois bien qu’il faut bien identifier le contexte : ça n’est pas la même chose de perfuser un sujet sain réveillé et un patient en choc septique.

En tout cas, lire, enfin s’accrocher à lire, le livre de Thomas Woodcock, me force à me creuser les méninges. En pratique, j’y vois un plaidoyer pour moins d’interventionnisme. Combien de fois je m’abstiens de prescrire de l’eau et du sel face à une « petite diurèse » lors du tout de la nuit ? Souvent ! en regardant le patient et sa biologie, j’ai souvent assez d’arguments pour éviter de remettre 500 g d’eau et de sel dans le patient. Via Negativa.

P.S. l’international fluid academy vient de sortir un article de synthèse, je vais aller voir ça

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Je ne prescris plus d’albumine

^^ CLICK  BAIT ALERT ^^

J’aime l’idée de toujours avoir une explication quand on prescrit  un truc.

Je n’aime pas quand l’interne répond « c’est l’habitude ici » ou « parce que le Dr X fait ça » à ma question sur la justification de sa prescription. (Attention, une habitude de service peut être quelque chose de bien, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit).

Depuis quelque temps, je lis sur l’albumine (comme soluté de remplissage). Franchement je n’ai jamais  été à l’aise pour choisir entre  albumine à 4% et albumine à 20%. Il y a bien sûr quelques situations « claires » en hépatologie. Mais l’hépatologie « médicale » n’est pas tellement de mon ressort. Je verse (ahaha) plutôt dans le périopératoire.

Alors pourquoi prescrire de l’albumine en péri-opératoire ? Recueil de réponses-memes :

  • pour mettre  autre chose quand on a déjà passé plein de cristalloïdes
  • pour remonter l’albuminémie
  • parce qu’on a plus de Voluven
  • pour garder l’eau dans les vaisseaux
  • pour éponger les œdèmes vers les  vaisseaux
  • pour mettre moins de volume de remplissage
  • pour boucher les trous dans le glycocalyx
  • pour transporter les médicaments (furosémide)
  • comme soluté lors d’une plasmaphérèse

Je sais que je peux être jugé présomptueux rien que pour oser supposer des erreurs de raisonnement dans l’espace  public. Franchement, je n’ai pas du tout la réponse à la question « dans quelles situations l’albumine va améliorer le pronostic de mon patient en périopératoire ? » mais je pense que prudence est mère de sureté et que lorsqu’on n’est loin de maitriser ce qu’on prescrit, il faut s’arrêter et aborder le problème différemment.

Une bonne façon d’aborder le problème c’est de lire, encore et encore et de garder un œil critique sur ce que nous faisons. Personnellement, j’achetais bien les idées sur le pouvoir oncotique, malheureusement, lorsqu’on lit sur l’équation modifiée de Starling expliquée et « popularisée » par le Dr Thomas Woodcock (voir aussi ici et , attention c’est velu), on se rend compte que ça ne tient plus la route : les phénomènes d’absorption dans la majorité des capillaires ne sont que très transitoires.

L’albumine baisse dans l’inflammation, il y a probablement des mécanismes adaptatifs en jeu comme rendre disponible des acides aminés (pour le système immunitaire ?), pour de la régulation acido-basique ? Quand est-ce qu’on bascule dans le pathologique qui mérite l’intervention ?

Ensuite, si les colloïdes et l’albumine ont un pouvoir expansif plus élevé que les cristalloïdes, ça serait probablement en pompant de la flotte au détriment du glycocalyx, contribuant ainsi à une plus grande dilution de l’hémoglobine, pas glop.

Il y a aussi des signaux qui laissent penser que l’albumine peut-être bénéfique chez certains patients. Peut-être certains chocs septiques  ? Mais aujourd’hui, je pense qu’il y a beaucoup de remplissage par albumine qui répondent juste à notre envie de *faire quelque chose* sans que ce quelque chose soit clairement positif pour le patient. Et si l’albumine permettait de sauver des vies chez des patients choc septique, j’en doute quand il s’agit d’une administration au bloc au cours d’une longue chirurgie… et le coût d’une solution d’albumine est quand même d’une cinquantaine d’euros !! (100 ml SAC 20% ou 500 ml SAD 4% c’est kif-kif chez moi en terme de prix).

En conclusion, je me vois assez bien freiner encore plus ma prescription de ces solutés dans les mois à venir. A moins que je pige (ou qu’on m’explique, cher lecteur, ne te prive pas de me donner ton avis en commentaire !) de nouveaux trucs pour améliorer le pronostic des patients.

Bonne semaine à tous !

P.S. pour équilibrer ce post voici un article récent conseillé par @rombarthelemy sur l’albumine, le glycocalyx et la microcirculation. (bon l’article est sponso par un équivalent espagnol de LFB : Grifols) https://annalsofintensivecare.springeropen.com/articles/10.1186/s13613-020-00697-1

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Une anecdote sur l’allergie pénicilline

Je me suis occupé récemment d’une patiente avec une maladie de Widal. L’interrogatoire apporte la notion d’une allergie à l’amoxicilline avec une réaction de grade 3. L’histoire est celle d’un choc anaphylactique survenant rapidement après une prise d’AUGMENTIN avec hospitalisation et Ig-E spécifique positive. Ça change du « ma mère m’a dit que j’étais allergique à la pénicilline depuis que je suis bébé ».

Je suis sensible à ce sujet, je travaille activement à enlever tant que possible les étiquettes d’allergie à la pénicilline.

Je commence à ruminer sur l’antibioprophylaxie pour l’intervention, une ethmoïdectomie par voie endonasale. Et je tombe dans une boucle mentale sur la céfazoline. Vais je en injecter comme antibioprophylaxie ?

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une histoire autour des oméga-3, seconde partie

Parfois la persévérance a du bon. C’est le cas quand à force de parcourir des articles et d’autres médias sur un même sujet je tombe enfin sur les réponses aux questions que je me posais au départ.

Revenons au sujet des oméga-3.

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une histoire autour des oméga-3, première partie

Je me vois encore dans l’amphithéâtre de la Faculté de Médecine. C’était « l’amphi-vidéo » où l’on assistait à la retransmission du cours qui avait lieu dans l’amphi voisin. C’était en 1998, j’étais en PCEM 1 et les premiers cours de biochimie étaient un sacré défi. Je buvais les paroles du Professeur qui nous dessinait de belles molécules. Les noms de ces molécules résonnaient comme des ingrédients magiques : eicosapentaénoïque, docosohexaénoïque…

Un peu plus tard j’ai retrouvé les oméga-3 dans la ribambelle de bouquins « grands publics » sur la nutrition que j’ai lus en P2/D1. Je découvrais que j’étais fait de ce que je mangeais et ça me faisait réfléchir. Je trouvais hyper séduisant le rationnel autour d’un bénéfice sanitaire sur les acides gras type oméga-3. Et comme je n’étais pas tellement enclin à manger des maquereaux en boîte, les oméga-3 ont fait partie des premiers contacts avec le business des compléments alimentaires. Pour l’anecdote, j’ai traité de ce sujet il y a 10 ans dans les premiers billets de ce blog.

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Excellent article sur sport et athérosclérose (coronaire)

Je viens de lire cet article en open-access :

C’est un excellent  résumé de la problématique sport et athérosclérose. Le focus est plutôt sur course à pied et calcifications coronaires puisque c’est ce qui est le plus étudié mais le sujet est quand largement exploré.

Moi qui n’y connait rien en imagerie cardiaque,  j’ai tendance au fil des lectures à être méfiant vis à vis du CAC score et son côté un peu « fourre-tout ». Sur ce sujet on peut aussi s’interroger sur les motivations pour faire cet examen à des marathoniens. Si c’est uniquement à  visée scientifique, ça a beau être intéressant sur  le plan physiopath, ça pose de belles questions éthiques.

En conclusion, pas eu d’article changeant la donne depuis mon billet de l’hiver  2019, mais si le sujet vous intéresse cet article est vraiment une bonne lecture.

P.S. ça serait sympa qu’il y ait une app qui pompe les données Strava pour calculer la  charge d’activité physique en  MET-hours ou MET-minutes hebdomadaires. Smashrun le fait pour la  CAP.

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Journal #COVID19 chapitre 4

La communication à grande échelle de Didier Raoult et de son équipe continue de me sidérer. Les foules le suivent. C’est délirant. Les raisonnements médicaux de base sont inaudibles. Les réseaux sociaux sont définitivement toxiques en dehors d’une bulle filtrante de pairs bien choisis. Heureux d’avoir eu une bonne conversation téléphonique là dessus avec Daddy the Beat, ça fait du bien d’être écouté. Je vous conseille la lecture de cet article pour vous faire une idée des conséquences du problème. (si vous avez les nerfs solides, vous pouvez aussi lire les commentaires…) Notez qu’il y a beaucoup de communications dans différents pays pour souligner les effets indésirables (prévisibles) et pas de nouvelles d’une efficacité (espérée). Les études sont à suivre.

Dans la série Twitter toxique, je peux aussi dégager les libertariens en culottes courtes de ma timeline. Comment peut-on aujourd’hui être à se point déconnecté de la réalité pour se plaindre de l’intervention de l’état ?

https://twitter.com/loran/status/1244928214457352193

Et les réseaux sociaux toxiques, ce sont aussi et surtout les comptes avec de faux-nez (false flag en langage du renseignement) qui dispensent des propos à même d’augmenter l’angoisse à grands renforts de fake news bien maquillées.

https://twitter.com/guillaume_hb/status/1245821951127347200?s=12

Pour le faux compte dont il est question ci dessus, ça me parait une évidence tellement il y a d’incohérences dans les médias utilisés (j’ai repéré des drogues d’anesthésie périmées de 2017…).

Là où ça devient vraiment drôle c’est quand les chasseurs de complots et de #PsyOps finissent par traiter de faux compte des médecins établis sur Twitter depuis (presque) 10 ans. Au moins ça donne l’occasion de rigoler avec de nouveaux hashtags genre #TeamRiposte

Pour ma part, j’essaye de faire un tri drastique sur les RS, je cherche ce qui m’intéresse, je montre à l’algorithme que n’aime pas les chouineries diverses et il reste d’excellentes conversations comme celle ci :

Ce genre de sondage a le mérite de faire ressortir mes faiblesses en ventilation de réanimation. Je vais replonger dans les asynchronies et j’espère en sortir plus serein devant un problème de désadaptation du ventilateur.

bon, on a connu plus souriant mais ça n’est pas un sketch de Ferrari non plus

Sinon, ben les égos ça fait chier quoi.

Pas de COVID19 pour moi.  Notre GROOOOOOS hôpital absorbe, je fais donc de l’anesthésie, et ça continue de me plaire. Nous avons pu faire 47% des opérations programmées ces derniers temps, la cancérologie bien sûr. Nous avons adapté nos protocoles d’anesthésie pour que certains médicaments soient moins consommés. C’est la première fois que je ne fais pas exactement ce que je veux comme anesthésie pour des raisons contextuelles et ben c’est pas grave, ça donne l’occasion de voir les choses différemment 🙂

Sur le plan personnel ça va très bien. J’ai l’impression que j’arrive vraiment à simplifier des trucs ou à bien vivre le fait d’être ne mode dégradé. Pour un control freak  voué à l’optimisation à tout va je trouve ça bien. Le vélo me fait toujours du bien (record hier avec 4h04 de home-trainer, on met sa fierté où on peut, et si comme ce très cher Dr Laurent DM vous penser à mon cul sachez que mon périnée a bien encaissé 4h de selle sur place.) Sur le vélo je regarde des trucs différents de d’habitude, de la cuisine avec Alex French Cooking et de la critique du marketing digital avec « Le Créatif ». Si je n’adhère pas à fond à la forme (coucou Décathlon, désolé pour tes masques) j’aime bien le message. Et j’ai bien aimé cette vidéo sur l’actualité et je pense que je vais acheter (et lire) ce bouquin sur l’écologie de l’attention.

Bonus : un raccourci iOS pour automatiser les attestations numériques, c’est pas super intuitif mais ça fonctionne, le code est propre. Je peux vous aider si vous peinez à l’installer/utiliser.

Bises à M’sieur J de garde !!

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Journal #COVID19 chapitre 3

Cette semaine, je suis allé faire un tour chez mes collègues de réa chir. J’ai fait l’observateur et un peu l’externe en essayant de rendre service sans trop faire chier (exercice difficile pour moi :D) J’ai découvert une équipe qui turbinait très très fort avec des internes très investis. Ca m’a fait du bien de réviser le fonctionnement du service en journée, de me familiariser avec leur logiciel de prescription et de faire de la médecine ! Dans nos discussions, nous alternons entre gestion de l’incertitude et certitude que Didier Raoult sème la discorde. Le bon côté des choses c’est qu’en s’exposant, des gens intelligents vont creuser bien profond dans ses « travaux », ça risque de faire mal… Le mauvais côté des choses c’est la croyance populaire boursouflée d’un mélange de peur et d’espoir qui revient sur le devant de la scène. Encore une nouvelle religion qui veut s’imposer contre la science. Les religions déguisées en science sont encore plus difficiles à combattre (cf pratiques diététiques alambiquées). Je suis meurtri par la violence des propos sur les réseaux sociaux, des gens sortis de nulle part insultent copieusement les médecins et scientifiques qui mettent en garde contre les recettes magiques. C’est tellement gros que je suis persuadé qu’il y a part de manipulation calculée des réseaux sociaux. Il est tout à fait possible que des gens malveillants cherchent à profiter de l’instabilité ambiante. C’était d’ailleurs montré à propos des bots anti-vax.

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Journal #COVID19 chapitre 2

Mercredi 18 mars

Vélotaf incroyable hier soir, il faisait beau, la route était déserte, un vrai plaisir. Faut trouver du positif les amis 🙂

Hier soir, beaucoup d’interrogations autour de l’utilisation des masques, les recommandations changent tout le temps, j’ai le sentiment que les recommandations sont fortement contraintes par la pénurie. Personnellement j’ai la goutte au nez et j’aimerais trouver le bon compromis entre respecter les recos, conserver des ressources et éviter de contaminer qui que ce soit si j’étais une sorte de porteur paucisymptomatique. Je vais mettre un masque mais je peine à m’habituer à cette idée de faire au moins pire plutôt qu’au mieux. Ça sera pourtant une clé dans la gestion de cette épidémie.

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Éviter les nausées vomissements post-opératoires

Ça fait longtemps que je suis attentif au sujet des nausées et vomissements post-opératoires grâce à l’encadrement dont j’ai bénéficié en tant qu’interne. Je pense que c’est un problème assez simple à cerner c’est donc dommage de le négliger.

Vous connaissez le problème, avec les douleurs c’est la principale source d’inconfort des patients après une intervention. Il y a des patients et des interventions à risque, si vous me lisez il est fort probable vous connaissiez le topo, sinon commencez par les recos SFAR 🙂

Quelques points qui méritent d’être soulignés et dont j’aimerais débattre avec vous :

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Journal #COVID19 chapitre 1

J’ai besoin d’écrire pour garder une trace de tout ça.

J’ai entendu parlé du coronavirus COVID19 début janvier quand les premiers mails de la DGS sont tombés. Je me suis dit, tiens, ils ont un bon réseau de veille. Il fallait tout de suite prévenir le SAMU si quelqu’un revenant de Chine avait de la fièvre.

Premières blagues avec les copains pilotes d’avion, premières images d’une Chine à l’arrêt mais ça parait si lointain… pas de copain chinois à contacter, pas facile de lire le chinois sur le web…

Mi février, en vacances, pourtant en diète d’informations et réseaux sociaux, je vois que ça se tend fort en Italie et qu’il faut isoler chez eux les gens qui reviennent d’Italie, ça parait dingue comme mesure mais c’est que c’est sérieux, ma vigilance est clairement montée d’un cran. Il y a vite ordre et contre-ordre, on sent que ça va être compliqué.

Retour des vacances dans des trains bondés, on est dans le flou. Au travail je pense déjà à mettre un masque en consultation mais je ne ne fais pas par crainte d’être jugé catastrophiste ou de consommer des ressources inutilement. L’angoisse monte en moi, mais finalement faire des consultations, faire des trucs routiniers m’apaisent.

Vendredi 6 mars, je suis de garde, devant une pneumonie nosocomiale je me demande déjà s’il faudrait tester des patients mais le contexte n’est pas encore assez fort. Le 8 mars, je vais à un spectacle, inquiet, mais j’y vais. Et la salle est comble. Le 9 mars je vois l’épidémie qui s’apaise en Chine, ça me fait du bien.

Je comprends vraiment le problème le 10 mars à la lecture des retours italiens. L’allumette est craquée, je brûle vraiment intérieurement. On en est encore à réfléchir comment on va gérer des déplacements prévus prochainement, comment notre petit confort va être impacté.

Les collègues médecins appellent à l’aide pour des consultations de triage des cas suspects de COVID19. Je décide d’aller aider le dimanche suivant. C’est couillon mais je veux symboliquement me montrer solidaire. Je n’ai pas encore compris que l’anesthésie-réanimation va se prendre une grosse baffe.

Le Président de la République annonce la fermeture des écoles. Ça y est tout le monde va être impacté. Les chouineurs râlent. On commence à faire le tri entre les vrais cons et des gens en maîtrise.

Le dimanche 15 mars, j’aide au dépistage. J’ai un sentiment de futilité puisque le virus est désormais partout. A ce sentiment s’ajoute la tristesse de voir les élections se dérouler, des carnavals improvisés et d’autres réunions publiques.

Lundi 16 mars, tout le monde a une belle soeur qui sait de source sûre que le vrai confinement arrive. Manipulation de masse calculée via les réseaux sociaux ? Le discours du Président de la République est très bien calculé. De multiples astuces de langages et de communication sont utilisées pour transformer l’opinion. J’attendais quand même plus de fermeté. Il faudra attendre le discours du ministre de l’intérieur pour avoir des consignes plus précises. Ces calculs politiques de qui dit quoi me saoulent, « nous sommes en guerre » et on louvoie encore… #sigh Partout on perçoit la pression qui monte, les masques qui manquent, le SHA indisponible, etc. Je me sens encore plus éloigné que d’habitude des concepts de patriotisme et de nationalité quand je vois l’absence de respect des mesures. Je comprends aussi que l’opinion publique ne voit pas les malades, ils ne savent pas ce que c’est, c’est pour ça que ça leur échappe…

Mardi 17 mars, les rues se vident un peu, paradoxalement je n’ai jamais si peu eu besoin d’un masque à vélo pour aller travailler. La météo est magnifique et l’ambiance à l’hôpital est pesante. En anesthésie nous ne sommes pas encore dans le cyclone viral. Juste dans les coups de vent annonciateurs de l’ouragan : on déprogramme, on manipule les consultations, etc. on renvoit chez eux des collègues malades, on espère que le collègue parti à Tataouïne puisse revenir. Je vois le professeur Raoult qui essaye encore de buzzer. Je vois comme le souligne justement Florian Zores qu’on peut maintenant donner des cachetons dangereux sur la base d’une étude foireuse d’une vingtaine de sujets alors qu’on trouve toujours à critiquer des études avec des milliers de patients… dingo.

Il faut rester cool avant que la tempête n’arrive sur nos gueules. BRACE BRACE // BRACE BRACE

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Sport, #COVID19 et confinement

Bonjour à tous,

sportifs, nous sommes emmerdés car notre mode de vie est remis en question en ce moment. Petite note à l’arrache pour insister sur les choses importantes.

D’abord l’arrêt de l’entraînement c’est pas grave, c’est une opportunité pour nous ! Je conçois que ça soit difficile car nos vie tournent beaucoup autour du sport et qu’on s’épanouit à travers lui, mais foncièrement ça n’est pas un besoin vital.

On va montrer qu’on a plus l’habitude que la moyenne de gérer l’adversité et la difficulté.

On va panser nos petits bobos chroniques.

On va redécouvrir les vertus des Burpees 😀

On va faire des économies en gel citron-cerise-navet.

Tout le monde voit ses habitudes bouleversées en ce moment. Shit happens, comme en compét’, faut gérer !

Le sport reste un bon moyen de gérer le stress et l’angoisse, je pense donc continuer à m’entraîner un peu, tant que c’est possible vis à vis du travail à l’hôpital. Je vais surtout faire du home-trainer, j’ai des idées d’exos à revendre si vous en cherchez !

En ce qui concerne les sorties à l’extérieur, je pense que c’est ok si on pratique seul une activité safe. Le virus ne pullule pas dans l’air. Ce sont les humains qui se le refilent à gogo. Mais, je vous ne prie, ne vous regroupez pas dehors pour des entrainements. Je sais qu’il est difficile de comprendre le problème actuel car c’est un mal invisible et qu’en plus les autorités ont maintenu les élections, mais d’un point de vue sanitaire (qu’avons nous de plus précieux que la santé ??) le confinement est la meilleure des choses à faire pour l’écrasante majorité d’entre nous !

Le sport de haut niveau va aussi être impacté bien sûr. Il est possible que des brigands en profitent pour bien se doper peinard dans leur coin, à l’abri de contrôle inopinés…

Enfin dernier message, il est très important de s’abstenir de pratiquer une activité sportive quand vous avez un syndrome grippal (fièvre, fatique, signes respiraotires, etc). En effet, certaines viroses peuvent toucher le muscle cardiaque et provoquer des troubles du rythme (risque de décès), c’est rare mais ne tentez pas le diable avec un virus qu’on connait encore mal qui est en train de toucher peu à peu tout le monde.

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Fer et sport

Grand classique de la discussion entre sportifs :

« – je suis allé chez mon docteur pour un check-up et il m’a trouvé un taux de fer bas… – ah ouais ? – ben oui, il dit que c’est probablement parce que je bois trop de café, du coup je ne fixe pas le fer »

Le fer est associé dans notre imaginaire à la force, Popeye est inévitablement dans un coin de notre tête lorsqu’on pense fer et alimentation. Du coup, on imagine bien qu’il faut avoir du fer à gogo pour être un bon sportif. Il en découle que c’est souvent analysé dans les prises de sang demandés par les sportifs et/ou prescrites par les médecins à des sportifs. Tout le monde ou presque connait la participation du fer au transport de l’oxygène sur l’hémoglobine et ça parait donc évident qu’il faut surveiller ça.