Pendant l’hiver 2020-2021, alors que la deuxième vague de covid nous a bien tabassé en octobre je perdais toute illusion de faire des compétitions facilement durant le printemps été 2021. Il fallait que je trouve quelque chose qui me servirait d’objectif sous peine de déprimer. J’ai un moment nourri le projet de faire un équivalent d’Ironman en montagne. L’idée me plaisait vraiment, mais la logistique était vraiment compliquée (voiture à poser à T2 à l’avance…) et je n’ai pas réussi à trouver des copains pour m’accompagner (que ça soit pour le fun mais surtout pour la sécurité sur la partie nocturne trail en montagne). You Tube m’a poussé devant les yeux le reportage de France TV Sport sur le BikingMan Corsica.
Ces images se sont alignées avec le super souvenir du GR 20 (cf ici et là) et bien que je trouvais le BikingMan trop dur pour moi, l’idée de faire un parcours équivalent en autonomie m’est rapidement venu en tête. La trace du BikingMan est un beau défi, ça peut servir de base.
J’en parle à mes copains cyclistes et l’idée prend bien. On arrive même à coller au groupe notre ancien Capitaine parti voguer au longs cours. Je commence à écluser quelques forums et je trouve des informations très anciennes et un accueil typique des vieux forums old school. La première question étant comment gérer les valises vélo après notre arrivée. N’ayant jamais fait ça, j’étais dans l’inconnu… en pratique, il est fort probable que le premier hôtel où vous allez acceptent de les stocker. Si je devais faire ça en autonomie c’est ce que j’envisagerais. Voulant me simplifier un peu la vie, j’ai tout bonnement cherché des voyagistes spécialisés dans le cyclotourisme et y’en a plusieurs, notamment en Corse. Nous avons choisi Cycling-corsica.fr. Le contact au téléphone a été très sympa, et ils ont proposé facilement de réarranger l’itinéraire pour qu’on puisse le faire en 7 jours au lieu des 8 prévus habituellement. Nous serons en autonomie, nous gérons nos bagages mais ils réservent nos hôtels pour l’étape du soir. C’est un compromis tout à fait bien entre le suivi total avec camionnette et le bike-packing hardcore avec bivouac et moustache. (notez que le bivouac n’est légalement pas possible en Corse en général, et puis nous étions encore soumis au couvre-feu…). Rapidement, les billets d’avions sont réservés, synchronisation téléphonique de groupe pour valider les horaires et détails du voyage, on se dit qu’on jette peut-être de l’argent à la poubelle mais yalla on valide ! et ça donne un petit coup de polish au moral que de prévoir enfin quelque chose dans ce monde covidé où tout est incertain.
Je commence à mieux organiser mon entraînement, j’insiste sur de l’endurance « haute » et du travail au seuil mais je patauge, je ne me sens pas bien. Finalement, je vais vraiment progressé et prendre du plaisir grâce aux exercices de 4×8 min. Je pense que j’aurais pu programmer la fin de ces exos un peu plus tard pour être encore mieux en Corse. j’ai fini ce bloc 3 semaines avant le premier coup de pédale du Tour et je pense que je n’avais pas besoin d’autant, une semaine (en gardant un exo type 4x4x2min au dessus du seuil) aurait suffit pour m’affûter au poil.
Néanmoins, s’il faut s’engager financièrement sur l’avion, je serais dans l’attente jusqu’à la dernière minute pour acheter le matériel que je n’ai pas qui sera nécessaire au voyage : bagagerie sur le vélo et valise de transport du vélo. Pour cette dernière, j’ai trouvé, un peu à la dernière minute, une valise très bien à louer sur Leboncoin.fr, non sans avoir auparavant tester des scénarios de transport dans des cartons, avec moult difficultés pour avoir des renseignements précis de la part de la compagnie aérienne Volotéa (pour info, un carton de vélo comme ceux fournis par Canyon, ça passe en bagage hors dimension comme une valise vélo) Ça a l’air de rien comme ça, mais ça ajoute une petite dose de stress de voyager avec son vélo.
Fort de l’expérience du GR 20, je vais jouer la carte du minimalisme en matière de matériel. Il faudrait que je revoir précisément les chiffres mais je pense n’avoir eu que 3 kg de matériel en plus sur le vélo (avec un drone ! c’est donc possible de faire avec moins de 2,5 kg de matériel). Je n’ai pas le sentiment d’avoir manqué de quelque chose. juste un petit coup de stress après que ma tenue cycliste était trempée après un gros orage, un change aurait été un luxe appréciable, mais j’ai finalement réussi à faire sécher mes affaires, dès 7 h du matin le soleil était efficace, ça m’a aidé.
Avant de décoller, dernier stress des préparatifs : le test PCR. Il n’y avait aucune raison qu’il y ait un problème mais ce virus est tellement retors que ça a été un soulagement de voir le résultat négatif.
Empaquetage du vélo, la valise Bike Box 2 que j’ai louée demande un petit coup de main mais ça se fait bien. Franchement, je trouve que c’est un bon rapport qualité prix si je devais en acheter une (au bémol près que j’aimerais une valise compatible avec vélo de triathlon). Autre avantage, elle fait 10 kg à vide. Quand on sait que les compagnies aériennes limitent généralement à 32 kg les bagages sportifs hors-format, c’est intéressant. Mon copain Pierre a loué une plus grosse valise, et avec un peu de matos en rab dans la valise, il a frôlé les 32 kg. C’était la première fois que je démontais un dérailleur de sa patte. J’aurais du faire plus gaffe à la façon dont il était monté car je n’avais pas remarqué qu’il existait deux petits ergots pour bien le positionner sur la patte et ça m’a valu un petit stress au remontage.
L’enregistrement à l’aéroport se passe bien, il y a foule ! C’est un sentiment agréable de se retrouver airborne, ça faisait longtemps… il y a aussi une sensation d’accomplissement alors même que le coeur de l’aventure n’a pas commencé !
Une réponse sur « Tour de Corse à vélo, préparatifs »
Deux commentaires laissés sur un forum « old school » par l’un des participants à ce voyage corse….. : – )
Je rentre d’un séjour cyclo corse effectué en compagnie de quatre copains lillois; 830 kms et 15000 mètres de D+ en sept étapes qui nous ont amenées à Ajaccio, Bonifaccio, Zicavo, Corte, Zisco, Saint-Florent, Porto et retour à Ajaccio. Nous avions réservé des hôtels et transportions nous-mêmes les affaires nécessaires au voyage. C’est évidemment un pays magnifique pour rouler, et en cette période les routes, à l’exception de la RT 20, empruntée sur quelques kms, ne sont pas trop fréquentées. Et quel plaisir de pouvoir notamment plonger dans le port de Porto à l’issue d’un 150 kms où le soleil tapait un peu !
Je craignais beaucoup de ne pas être au niveau de mes petits camarades lillois et de prendre des mégas taules dans les cols et autres bosses.. genre 20 minutes de retard sur une montée de 12-14 kms. ça n’a pas été le cas, pour l’éviter, j’ai beaucoup roulé depuis le 01 janvier en faisant notamment des sorties de 5 à 8 heures très régulièrement et ça m’a bien aidé pour encaisser le choc. C’était dur, mais pas au point d’avoir un instant regretté d’y être et au fur à mesure des journées je me sentais de mieux en mieux, toujours à mon micro niveau évidemment ! En fonction des étapes nous avons tourné à 20-23 km/h de moyenne, prenant notre temps pour admirer le paysage, manger, voir prendre un bain de mer.
bien amicalement
Didier