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bilan annuel matériel sport

changements au fil de 2019

J’ai joué la provoc’ avec un billet « Bilan sportif 2019 » super concis, mais j’ai eu tellement de réactions et de commentaires en privés que je me dois de partager quelques changements que j’ai développés en 2019 et aussi insister sur ce qui marche pour moi.

Sur le plan stratégie d’entraînement, j’ai gardé mon coach de l’année 2018 et ça a été très constructif. Le maitre mot de l’hiver jusqu’à la compétition principale en septembre a été la régularité. Je crois vraiment à l’importance de s’entraîner souvent même s’il y a des périodes où le volume et l’intensité baissent. Je crois que les périodes de coupures (forcées ou choisies) cassent le rythme et les adaptations. Cette année, je n’ai pas fait de séances « test » à fond type 10, 20 ou 30 min à bloc sur le vélo. Ces séances me rapportaient beaucoup de fierté mais elles me stressaient aussi beaucoup, je pense que ça m’a simplifié l’esprit de ne plus les voir apparaitre dans le planning. Je me suis quand même farci des bonnes séances d’intensité où avec l’envie, la niaque ou le hasard je suis quand même bien monté dans les tours, j’ai donc eu ma dose d’intensité autrement. J’ai eu notamment pas mal de séances à pied où je devais tenir une allure course half-IM pendant 10, 20 ou 30 min et je me retrouvais donc souvent proche de mon seuil. Ces séances au seuil m’ont été très bénéfiques je pense et c’est une nouvelle illustration de la difficulté de transférer le concept d’entrainement polarisé chez l’athlète amateur. Encore une fois, me faire coaché m’a illustré que le coaching me donne le bon équilibre volume/intensité. En autonomie, j’ai tendance (comme beaucoup ?) à en faire trop. J’ai de plus en plus l’impression qu’on a une sorte de capital d’entrainement qu’on peut dépensr sur telle ou telle forme d’entrainement et qu’on ne peut pas dépenser plus que ce qu’on a dans son porte-monnaie. Quand on est trop gourmand, on accumule les dettes et l’addition est plus lourde que prévue… En fin d’année, avec le test INSCYD, j’ai fait plus de séances en zone FatMax. Je pense que cet exercice est particulièrement intéressant pour maintenir sa forme, pour progresser je pense qu’il me faudrait des grosses doses en zone FatMax et c’est vraiment fastidieux sur le home trainer, sur le terrain peut être moins mais la météo n’est pas propice en ce moment.

Dans le suivi de l’entrainement, la grosse nouveauté c’est l’abandon du logbook ! Certes j’éprouvais un certain plaisir à construire mon énorme tableau de bord dans Google Sheets mais il faut bien regarder la réalité en face à un moment : tout ça ne me sert pas sur le plan sportif. Il n’y a finalement rien « d’actionnable » dans tout ça. J’ai discuté avec plusieurs personne bien avancées dans le sport et beaucoup de coach sont d’accord avec le fait que les graphs de charge d’entrainement (CTL et cie) poussent souvent les athlètes à en faire trop sans que les résultats positifs en découlent. Et  d’une  année sur l’autre les chiffres de CTL/TSB avant les compétitions sont probablement un cible en carton. Et puis pour ma part, il y a tellement peu de compétitions qu’il est illusoire de tirer des conclusions quant à des chiffres de TSB optimaux avant une compétition.

Sur le plan matériel j’ai pas bidouillé cette année et ça m’a coûté quelques angoisses et pas mal de sous surtout ! Pas de gros changement mais des petites optimisations en espérant des gains marginaux. J’ai notamment changé le boitier de pédalier de mon vélo de CLM (mdp hambini), j’ai mis des galets Oversize Ceramic Speed avec une chaîne préparée, j’ai achetée une boite imprimée 3D (quelle dépense pour des clopinettes !) pour mettre derrière ma bouteille Aero Elite, j’ai mis des axes de roues aéro (cte blague) et j’ai changé l’inclinaison des prolongateurs. Sur mon vélo pépère, j’ai tenté l’option chinoise avec des roues YeoLeo qui m’apportent satisfaction et un capteur de puissance X-Cadey. Investir dans le matériel peut être source d’un gain de confiance pour le jour J mais c’est aussi source de tracasseries. Je trouve donc fragile de jouer lourdement cette carte là pour de meilleurs résultats en compétition, en tout cas il faut s’y prendre très à l’avance pour bien anticiper les délais de livraisons et de montage. (Je vous passe la maintenance foireuse de mon moyeu Powertap G3 chez l’expert français Matsport où ils ont oublié de me remonter une bague adaptative, je me suis retrouvé avec un fixie, j’ai failli casser le dérailleur ! Ils ont corrigé le tir en m’envoyant la pièce mais mon vélo de CLM est resté rangé toute une semaine de vacances où j’avais prévu de m’entrainer… la guigne, faut trouver les ressources morales face à ces ennuis et c’était bien que je fasse ça en juillet plutôt que septembre avant la compétition)

Concernant le matériel, j’ai aussi réalisé un changement significatif en course à pied en basculant de Saucony à Nike. Les évolutions des Kinvara ne me convenaient plus, notamment l’arrière du chausson. J’ai été séduit à la lecture du livre Endure par les Vaporfly mais j’avais préféré les renvoyer avant Roth, je me sentais un peu instable (je pense avoir une forte pronation à droite). A l’écoute d’un podcast avec Hoogkamer (j vous conseille aussi cette vidéo) je me suis laissé retenté et j’ai essayé les Pegasus Turbo 2 avec la mousse Zoom X et j’ai été conquis. Conquis par le design et le marketing Nike (avec un service client/SAV nickel) et surtout par les sensations et l’évolutions de mes bobos chroniques. J’ai donc fini par acheter en avant première (un mercredi) la Vaporfly Nxt Percent que j’ai reçue un vendredi… pour une première sortie en course le dimanche (c’était joueur mais risque mesuré) Et ça s’est super bien passé ! Le suivi de l’année sportive m’a démontré que ces nouvelles chaussures apportaient un plus que ça soit mécanique ou placebo, tant elle est désormais partout avec les inévitables débats qui en découlent. Si je boursicotais, j’achèterais des actions Nike ! A Kona, les Vaporfly étaient partout (et pas mal de Hoka Carbon X aussi) ! bémol pour le triathlon, les chaussures ultra  légères et ultra fragiles ne s’enfilent pas assez facilement à mon goût. J’ai envoyé quelques tweets à ce sujet à Vincent Luis et j’ai eu le sentiment qu’il avait remonté cette limite chez Nike… espérons une chaussure de triathlon dans cette veine dans un avenir proche ?

Sur une vision plus à long terme du sport, j’ai bien compris que je pouvais progresser rapidement avec deux mois d’entraînement intenses, il faut donc savoir rester patient durant l’hiver. Ainsi je pense qu’il est bon de conserver un travail de fond mais ça ne marche pas pour moi de vouloir arriver super fort en avril et d’en profiter toute la saison. J’ai eu mon pic de forme pendant les vacances d’août et c’était vraiment plaisant ! Quand je bosse dur côté sportif,  je le fais dans l’attente de ces moments où je me se sens plus fort. Juste quelques pourcents de puissance au seuil en plus font énormément de différence sur le plan sensations et c’est jouissif de passer facilement des séances jaugées difficile auparavant. Autre détail sympa, je redoute moins les séances difficiles et il se crée alors un cercle vertueux où l’on finit de grapiller les derniers rouages d’une bonne mécanique corporelle. Ces moments sont fugaces, il faut les reconnaître et les chérir.

En conclusion, je pense avoir bien travaillé sur mes atouts que sont la régularité et l’importance des choses simples comme manger et dormir. J’ai encore un peu cédé à la pensée magique avec des compléments alimentaires et des gadgets. Mes axes d’améliorations sont d’être encore plus simple (matériel stable, pas de complément), ça je pense que je vais y arriver. Si j’étais encore mieux organisé, je voudrais faire plus de travail de mobilité (plyométrie/étirements) et de méditation/visualisation/respiration. Le problème d’une organisation au cordeau et que le concept rentre en conflit avec mon envie de plus de simplicité. Faut je mûrisse tout ça, peut être que je devrais sacrifier un peu de volume d’entraînement pour caser du travail de mobilité.

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