Je suis aux anges ! Joel Filliol et Paulo Sousa répondent à mes questions à la fin du dernier épisode de leur podcast. Joel Filliol et Paulo Sousa sont deux coaches de triathlon de niveau international. Ils entraînent des athlètes d’élite dans le cadre des compétitions ITU et des jeux olympiques. Ils ont une vision pragmatique centrée sur la performance et la victoire. Leur podcast m’a été conseillé par Julian Nagi qui m’a fournit du coaching en natation l’hiver dernier.
Mes questions étaient les suivantes, elles sont abordées à partir de 00:59:42
1) what do you do when an athlete got an acute but mild disease like sore throat, bronchitis ?
2) to what extend are the elite athlete way of training transferable to an average AG ? Average AG like me tend to copy some stuff (like high cadence looking at pro cyclists, but is it meaningful ?)
3) are you a believer in several (5 ?) HIIT 1 week block alterning with low intensity weeks (3-4) with 1 HIIT session only block ?
4) are you fighting to win some seconds on transition routines, gear stuff to save some watts on the bike, etc ? Or being the strongest is the most important and you spend 99% of your time chasing this ?
5)So do you give nutrition advices to your athletes ? Do you plan session in the fasted state ? When ? Do you use some supplements like beta-alanine ? Is the intake of fluids and calories free during the long sessions ? Do you advice protein intake to your athlete after some trainings ? (maybe hardest or force training ?) Do you believe high carbonated beverages after training might be useful ?
Les réponses sont intéressantes et pragmatiques.
- Paulo a répondu que si ses athlètes avaient un rhume il prévoyait d’alléger l’entrainement (ou pas) en fonction de ce que savent encaisser les athlètes. Par contre dès qu’il y a des signes généraux comme de la fièvre ou des douleurs musculaires évoquant une virose (syndrome grippal) le repos est obligatoire. Trop de crainte d’une atteinte cardiaque de la virose (myocardite)
- Le cœur du boulot d’entraîneur est de s’adapter à chaque athlète. La hype autour de la haute cadence à vélo les a fait sourire plutôt qu’autre chose. Ils ont bien remis à leur place le concept de polarisation pour l’athlète milieu de pack comme moi. L’une des clés de la polarisation de l’entraînement est probablement l’énorme volume à basse intensité (le nombre d’heures brut) ce qui n’est clairement pas applicable dans un contexte de loisirs. Pour Paulo, en résumé, les age-groupers devraient plutôt bosser leurs points faibles et les pros travaillent à démultiplier leurs points fort.
- D’emblée Joel s’oppose aux semaines « crash » comme on peut le lire parfois dans certains concepts. Il venait d’ailleurs de développer cette idée un peu plus avant dans le podcast à propos des stages d’entraînements. Paulo est un peu plus modéré. Il sait que je fais allusion à l’étude de Ronnestad en cyclisme . Il a essayé ce genre de stratégie par le passé avec certains athlètes avec des résultats mitigés. Ensuite, Joel rappelle que ce genre de protocoles frappent l’entendement parce qu’ils donnent effectivement des résultats positifs à court terme. Lui qui s’inscrit dans du long voire du très long terme explique qu’il y a fatalement un décalage entre des protocoles de recherches intenables à l’échelle de plusieurs mois vs la vraie vie.
- Les deux ne sont pas exclusifs mais effectivement c’est encore et toujours le travail de fond qui paye. (note de nfkb Moi la façon dont je vois les choses c’est qu’il y a un minimum technique que tout le monde fait au plus haut niveau)
- Paulo rappelle que le principal conseil nutritionnel qu’il donne à ses athlètes c’est de manger ! Beaucoup d’athlètes récupèrent mal et sont fatigués parce qu’ils ne mangent pas assez en regard de l’activité énorme qu’ils fournissent chaque jour. Par ailleurs, oui il y a bien quelques entraînements à jeun, pour certains athlètes et ça n’est pas un gros levier de progrès d’après Paulo et Joel qui en profitent pour pourfendre la pénétration du concept low-carb-high-fat. Et puis, dans le haut niveau, avec plusieurs séances par jour, il y a forcément des séances où le athlètes n’ont pas récupéré leur niveau de glycogène basal. Pas de supplémentation en béta-alanine. Si Paulo devait retenir un supplément ça serait plutôt le jus de betterave pour les athlètes de niveau moyen. Tous les deux sont d’accord pour dire qu’il n’y a rien d’efficace à haut niveau qui ne soit pas interdit. Bref, les substances ergogènes c’est pas pour eux (note de nfkb et puis j’imagine qu’ils ont coeur d’éviter de pousser leur athlètes vers des produits interdits en créant une culture de la substance efficace « magique »). Ils sont ok pour les protéines au coucher ou après des sessions axées sur la force. Paulo précise que le shake protéiné du soir permet aussi d’augmenter un peu les apports caloriques. Et finalement, nous ne nous sommes pas compris avec les boissons aux bicarbonates, ils ont cru que je parlais de « carbohydrates ». Il ne me connaissent pas en tant qu’hardcore freak, je les pardonne 😉
Enfin, je retiens qu’il est possible de communiquer avec des gens qui sont vraiment balaise dans leur domaine. Plusieurs fois dans ma vie, en y allant un peu au culot, j’ai eu des conversations passionnantes que je n’aurais jamais imaginé pouvoir avoir sans la possibilité de communiquer par voie électronique. Si quelque chose vous importe vraiment et que vous cherchez des réponses, allez y : posez les questions !
2 réponses sur « Session Q&A dans le podcast de Joel Filliol »
Bon alors il va falloir que je trouve un podcast de mecs hyper-balaises dans la catégorie : comment tenir 2 sorties par semaines avec des enfants en bas âge, un job prenant et des nuits blanches.
T’as essayé de communiquer avec des gens vraiment balaises dans le domaine de l’envoie de mail de notification ?