- S’assurer la veille que le fibroscope sera disponible !
- Réaliser ce type de geste au premier ou au deuxième tour, pas en fin de programme !
- Demander au patient s’il sait si une narine passe mieux que l’autre, un test à la buée sur un miroir peut aider
- Aérosol de 50 mg de lidocaïne 30 minutes avant le geste
- Mêchage nasal lidocaïne/naphazoline
- Avoir des compresses imprégnées de savons pour nettoyer l’extrémité du fibro ça s’embue ou si des sécrétions se collent
- Bien vérifier que la sonde d’intubation (7-6,5-6) glisse convenablement sur l’optique, ne pas mettre de produit dans la sonde auquel cas la lumière du fibro sera embrumée mais bien imprégner la gaine du fibro d’un produit lubrifiant
- Installer confortablement le patient en position demie-assise
- Préoxygéner convenablement, on peut faire respirer le patient par la bouche sur le circuit comme le décrit Edvard dans son commentaire ci dessous mais le mieux c’est que le patient respire par le nez pour éviter la chute du voile du palais, ou au moins profiter d’une respiration nasale pour basculer le fibro au delà du cavum
- Ne pas faire d’intubation fibro sous AG, chute de langue, désaturation garanties, le propofol est interdit
- L’astuce majeure pour réussir son intubation au fibroscope est de ne pas confondre le fibroscope avec une gameboy et d’éviter de toucher à tous les boutons, laissez descendre le fibro sans trop le manipuler et souvent ça se passe bien comme ça.
- Sédation légère, j’utilise du remifentanil, cible cérébrale à 1 µg/ml pour débuter, maximum à 4. J’ai des collègues plus expérimentés qui préfèrent l’étomidate car la chute de langue est moindre. Je pense que je l’utiliserais plus souvent qu’auparavant pour en avoir discuter avec eux.
- La kétamine peut-être utile si le patient tolère mal le geste ou que c’est difficile (20 à 50 mg débloque bien la situation en pratique)
- Se coordonner entre le fibroscopiste et l’anesthésiste qui injecte en intra-veineux, je trouve bien de mettre la lidocaïne sur les cordes vocales et de pousser le propofol de façon synchrone. Je pousse le propofol à la main à ce moment là parce que l’AIVOC va faire ça un peu trop mollement à mon goût.
- Bien descendre la lumière du fibroscope sous le plan glottique
- S’assurer que l’intubation n’est pas sélective, où à risque de le devenir
- Se méfier des fuites en augmentant un peu la pression dans le ballonet car on utilise une sonde plus étroite pour passer par la fosse nasale, de façon connexe, éviter ventilation en circuit fermé strict
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9 réponses sur « Trucs pour faciliter une intubation au fibroscope »
Merci pour cette checklist!
Dans ma boutique on fait a peu prêt pareil. Pendant qu’il prépare le geste et pendant sa réalisation , au lieu de mettre un MHC troué, on donne l’embout du tuyau de respi qui se trouve après le filtre, au patient, il le tient dans sa bouche comme s’il fumait un cigare ça marche très bien pour l’oxygénation!
Aussi je rajouterai: s’assurer que le tube est bien en place , ballonnet gonflé avant de pousser les drogues et curares!!
Pour choisir la bonne narine on peut aussi faire un test a la buée.
Sinon qques questions :
1) fais tu un bloc laryngé ou une injection intra trachéale en routine ou que dans certaines situations, si oui lesquelles?
2) utilises-tu une application locale a la base de la langue ou en gargarisme de xylo?
Ps: sur le site emcrit de Scott weingart il y a qques articles intéressant sur l’intubation vigile, eux le font au videolaryngo (avec une vidéo ou ils le font sur leurs propres internes) Et avec que de la keta ( l’aivoc n’est pas aussi répandu aux USA que chez nous)
Salut, merci pour ces astuces intéressantes, je les ajoute dans la liste ! le test de la buée, tu fais souffler sur un miroir ?
1 Pas de bloc laryngé.
2 pas de gargarisme, aérosol et aivoc font le job je trouve (et la KET ++ si le patient souffre)
Pour moi, rémi en AIVOC seul, qui permet de garder le patient conscient et donc lui demander de ventiler s’il est en apnée.
Et comme dit au-dessus, pas d’AG tant que le ballonnet n’est pas gonflé, le fibro retiré et qu’on n’a pas de capno.
ok, je note que je suis peut être trop rapide… mais lorsqu’on voit la trachée au bout de son fibro, je trouve que la sonde ne devrait pas se sauver… mais vous avez raison, ça peut arriver
oui Rémi, ça m’ai déjà arrivé, le fibroscopiste se retire et le patient tousse a ce moment la et expulse la sonde… grand moment de solitude, il faut recommencer….
Merci pour cette Check list ….
Voici quelques « secours » utiles :
– remplacer l’aspiration par de l’oxygène (cette aspi n’arrive pas toujours à dégager d’abondantes sécrétions, alors il peut être plus simple de les « chasser », tant qu’à faire, avec de l’oxygène)
– faire renifler de la xylocaine visqueuse si on n’a pas le temps de laisser la mèche de xylo- naph : ça aide à glisser plus facilement, ça endort.
– s’exercer de temps sur le mannequin pour ce rappeler les gestes ( petits mouvements du poignet, béquillaient, etc)
– où se placer ? A la tête ou devant le patient ? Selon la glotte se présentera à vous dans un sens ou l’autre, pensez-y. Cette remarque m’a judicieusement été faite par notre jeune interne Sophia qui pratiquait hier sa première intubation fibro !
Merci encore
Mince cet article m’a donné mal a la truffe 🙁
Bonjour
Merci pour les astuces .Sur le plan théorique j’arrive à assimiler la technique et les astuces mais sur le plan pratique je n’arrive pas à avoir de l’aide pour m’améliorer pour cette pratique.
Existe t il un lieu ou je pourrai apprendre cette pratique au moins sur mannequin (plusieurs fois avant de réaliser ça sur des patients)
Exemple un service de chirurgie thoracique ou les intubations par fibroscopie sont effectuées assez fréquemment?
Existe un DU pour la gestion des voies aériennes en cas de difficulté d’intubation ?
Merci
Bonjour à tous,
De mon côté (en service d’onco ORL au CHU), un protocole d’INT fibro vigile a été implémenté avec une très bonne efficacité et une bonne satisfaction des patients. Il repose sur les mêmes principes que les vôtres avec quelques modifs:
>Atropine 0.4mg et Ondansétron 4mg 10 mn avant le geste pour assécher les muqueuses et limiter le réflexe nauséeux.
>Lidocaine à tous les étages: méchage des fosses nasales, gargarisme et transcrico à la lido 5%.
>Rémifentanil AIVOC (Ceff 1 à 4) et Kétamine 20 à 30 mg en systématique (à adapter au poids).
>Oxygénation avec tube nasopharyngé dans la narine LA MOINS PERMEABLE (une fois en place c’est pas désagréable ! essayez 😉 ). Perso je branche le respi en manuel circuit ouvert dessus avec une APL à 5. La « bonne narine » est réservée au fibro et à la sonde !
>Gonflage du ballonnet avant injection de propofol bien sûr. Vérification au fibro de la position de l’extrémité de la sonde APRES installation chirurgicale ++
En espérant que cela vous inspire !