Je sors d’une semaine de travail un peu décourageante quant à mon investissement (déjà maigrichon) en recherche clinique.
Chapitre 1
Il y a quelques semaines, deux nanas sont venus nous présenter un protocole de recherche internationale, patati patata, pas très compliqué, bla bla, merci.
Nous aimons bien notre patron qui nous avait apporté le projet et nous nous sommes tous dit que c’était le rôle de l’hôpital universitaire de participer. En plus, on nous a fait miroiter des fonds. Je ne comprends au rien au budget des pôles et compagnie mais j’ai juste retenu que si on se débrouillait bien on pourrait peut-être financer une nouvelle sonde d’écho ou ce genre de truc.
On a inclus des patients. Pas beaucoup. Du boulot « en rab ». Beaucoup.
Cette semaine, une des nénettes de la société de « monitoring » m’a rappelé. Je devais compléter les dossiers de dizaines de notes débiles et ridicules mais « c’est comme ça ». Un peu frustrant de signer de la biologie à la pelle sans comprendre ce que ça change…
Me voilà déjà un peu marri.
Chapitre 2
Ce matin, rebelote avec une présentation par tous les grands chefs de la recherche locale pour motiver les jeunes à se lancer. Je n’ai pas (plus) de volonté de construire une carrière universitaire mais le sujet m’intéresse. Et surtout je rêve de concrétiser quelques idées.
Je suis complètement déconfit. On nous a bien expliqué comment monter une étude qualitativement pertinente. Et puis après j’ai l’impression qu’on nous a bien expliqué que ça n’était pas à notre portée.
La recherche ça ne s’improvise pas (plus). Il faut des équipes dédiées. Mais comment s’écarteler entre un hôpital qui demande toujours plus de restructurations pour soigner plus de patients et un hôpital qui demande que les docteurs s’investissent plus dans la recherche ?
Bref.
Je vous passe mes considérations philosophiques sur la littérature, le carriérisme, les moyens inégalitaires à l’échelle nationale, le copinage ou au contraire une concurrence démoniaque…
Je ne finis par ne plus rien comprendre. Ou plutôt ne plus avoir envie de comprendre. Ma naïveté vient d’exploser.
La Santé et la Recherche sont des investissements pour le pays. On ne met pas d’argent dans ce domaine en espérant un retour sur investissement comme en achetant des plantations de betteraves. Ils sont suffisamment malins pour comprendre ça là haut, non ?
3 réponses sur « La recherche clinique, boîte de Pandore ? »
Il y a l’espoir au fond de la boite. Continue de creuser!
Au fond de ma boite à moi, il y a un mémoire, qui a eu un certain succès d’estime. Mais on voyait bien que je n’avais pas d’équipe, m’a-t-on dit. Alors il reste au fond de son tiroir. Je ne suis pas sûr qu’il ait un espoir d’en sortir, car ça m’a laissé amer.
« La Santé et la Recherche sont des investissements pour le pays. On ne met pas d’argent dans ce domaine en espérant un retour sur investissement comme en achetant des plantations de betteraves »
Ah, ben si !
Encore que pour les betteraves, c’est encore trop risqué comme activité …
Bienvenu dans le monde « courtermiste » de l’investissement à l’anglo-saxonne …
Evidemment, dit de loin, c’est facile mais bon, permettez-moi de vous souhaiter « bon courage » et de participer tant que vous pouvez. A défaut de travailler « pour les autres », pensez à vous, votre esprit et votre goût pour l’innovation ou la découverte.
[…] déjà évoqué ici ma déception vis à vis de la recherche. Je ne sais pas si je me suis déçu de ne pas avoir le courage, l’ambition ou la niak pour […]