Hier garde.
Thème pédiatrie.
Pendant le repas, le vieil interne de chir ped qui prend des astreintes de senior nous appelle pour une gamine à qui il faut réduire une fracture du poignet. Ok, no problemo. Elle est un peu stressée me prévient-il. Soit.
Je monte tranquillement aux urgences en espérant qu’ils aient réussi à lui mettre une voie veineuse pour la soulager. Si c’est le cas, l’anesthésie sera réglée en 5 minutes.
J’arrive dans le couloir des urgences pédiatriques et je découvre une blondinette de 11 ans entourée de parents bécébégés. Atypique dans ce CH où la population est l’une des plus pauvres de France. Ils ont du se perdre… A mon entrée dans la pièce je vois une gamine hurlante, qui se contorsionne sans que j’ai même pu ouvrir la bouche pour en placer une. Une barbie en furie avec un poignet cassé. Bon, mon enthousiasme s’émousse un peu.
Je pars chercher le dossier et je reviens en me concentrant pour faire ma tête-de-gentil-docteur-des-enfants que je ne suis pas. On l’a barbouillée de prilocaïne mais même avec ça je sens que ça ne va pas être commode. Je lui explique gentiment qu’on va l’endormir pour réparer son poignet : elle ne veut pas et se remet à hurler. Je recommence avec des mots différents, si le masque lui fait peur on peut placer une petite-minuscule-riquiqui perfusion grâce à la crème magique : elle se débat et veut partir sans même que je ne la touche. Je lui explique que ça n’est pas marrant de prime abord mais que l’on fera tout pour qu’elle ait le moins mal possible et que dans la vie les bobos c’est ennuyeux mais -un peu fataliste- ça arrive et on peut les réparer… Et là la phrase choc :
« je m’en fous, j’veux pas, je suis une cliente, je fais ce que je veux »
oui, je répète (CTRL-V)
« je m’en fous, j’veux pas, je suis une cliente, je fais ce que je veux »
14 réponses sur « 60 millions de consommateurs »
Le client est roi! 😉
Terrible. Bah, on est toujours un peu le larbin de cons dans notre beau métier. L’univers résonne de gens qui ont raison et débordetn de théories qu’à côté Descartes c’est une couille de lapin et le droit de nous emmerder avec leurs caprices de gosses de riches ou de pauvres victimes à cause de nous toujours un peu. Au final, c’est pas ça qui nous enrichit l’âme ou le portefeuille ou nous évite de nous taper notre propre cancer du tuyau. Alors, vivons heureux malgré les cloportes.
Terrible. Bah, on est toujours un peu le larbin de cons dans notre beau métier. L’univers résonne de gens qui ont raison et débordetn de théories qu’à côté Descartes c’est une couille de lapin et le droit de nous emmerder avec leurs caprices de gosses de riches ou de pauvres victimes à cause de nous toujours un peu. Au final, c’est pas ça qui nous enrichit l’âme ou le portefeuille ou nous évite de nous taper notre propre cancer du tuyau. Alors, vivons heureux malgré les cloportes.
et oui ! pour moi pas de drame, on y est arrivé et voilà tout. Simplement je trouvais « amusant » de partager cette anecdote avec vous
Le 22 février 2012 13:23, Disqus a
écrit :
Comme je te le disais sur twitter, elle ne répète que ce qu’on lui apprend. En l’occurence, pas le respect des autres.
Un de mes amis, qui a monté son entreprise de chauffage et chaudière qui marche du tonnerre, me racontait la chose suivante : Il est allé réparer une chaudière chez des bourges. Grande propriété, très grosses voitures, très gros egos. Le gamin de 14 ans, intéressé par ce qu’il fait, vient regarder. Mon pote lui explique et lui montre pas à pas. A un moment, le père arrive et dit à son ado : « tu vois il faut que tu travailles bien à l’école, sinon tu finiras comme le monsieur ».
Sans commentaire.
Ce monsieur est un C* – sans chauffagiste pas de chauffage central! Mon grand-père paternel (bourge et chef d’une petite entreprise) disait toujours en tant que « patron » il faut tout connaitre avant de commander, donc savoir faire le travail du simple ouvrier jusqu’au cadre – sinon ce n’est qu’un employeur prétention et stupide, ne jamais méprisé une personne pour son travail (un ouvrier était respecté tout comme le médecin ou le curé).
Bonne soirée
.
En fait c’est plutôt les parents les clients, et la fille mineure l’objet de la réparation… 😀
C’est aux parents qu’il faudrait aussi souffler dans les bronches…c’est ahurissant …ca laisse sans voix, j’en perds mes mots.
Très drôle, excellent…tu aurais peut être dû lui péter l’autre poignet et les pouces avec :))
Tu lui as envoyé la facture j’espère à Ta Cliente 😉
J’adore aussi l’histoire de Fluorette
Enzo
C’est parce qu’elle a du confondre avec son dealer de clonidine…;-)
Perplexe! J’ai dépassé la quarantaine, mais jamais eu cette attitude. Bon d’accord, j’ai refusé la canule au poignet et sur la main (ca me fait trop mal) et du « marchander avec les infirmières pour le bras. L’infirmière n#était pas enchantée du tout, mais je refusais la main ou le poignet. Je n’étais pas très fière mais avoir mal en deux endroits (fracture + canule), non.
Vous devez être d’une patience et d’un calme olympien…. J’aurais du mal à retenir mon caractère explosif. Bon courage!
Ils ont confondu « clinique » et « Hôpital », faut admettre qu’ils étaient bien perdus (au propre comme au figuré).
J’ai beaucoup ri, peut-être quelques vagues souvenirs remontant à la surface. A un stade supérieur (age > 11 ans), vous pouvez avoir droit à un échange avec le patient du type : « Je vais te crever »; une fois l’injection faite, dans une situation « d’excitation » un peu psychiatrique…
Mon cher confrère, on vous l’avait que ce métier était une vocation, un sacerdoce ou une …erreur!
Pour info, des « petites pestes », avant onze ans, cela existe aussi. Parole de vieux.
[…] vaste, on peut s’occuper de nouveaux-nés comme de vieux déments pour les aider à guérir d’une banale fracture ou d’une perforation de l’oesophage par un ostéophyte. Ca n’est pas facile de […]