…courte illustration de l’opulence de l’aviation américaine
Par un bel après-midi de janvier dans la banlieue de San Diego, j’ai été invité à accompagner un jeune pilote qui vole dans le coin pour monter ses heures. La météo est parfaite, wind calm, visi top, blue sky. Prévol : #check. Un petit tour à la pompe pour donner à boire à N757CD, et nous vl’a partis northbound to San Bernardino !
La nav’ n’est pas difficile, il faut juste s’échapper de la classe Bravo (espace aérien contrôlé où transitent souvent des avions de ligne ou militaire) et évoluer dans le désert sans grand point tournant vers le nord. On évitera le deuxième aérodrome militaire sur notre route et tout ira bien…
Peu après le départ, on essaye de contacter SoCal Approach pour bénéficier du suivi de vol pour nous faciliter encore plus notre navigation vers San Bernardino (KSBD) mais la contrôleuse est débordée et on sent bien que l’on va se débrouiller tout seul pour le moment, on verra au retour pour l’exercice.
On est rapidement en vue de KSBD, on amorce la descente juste avant l’aéroport voisin de Redlands. Oui, c’est comme ça. On est au milieu de nulle part mais les belles infrastructures se juxtaposent comme si de rien n’était !
Pas grand monde à SBD, circuit d’atterrissage VFR classique et hop nous voila sur la piste 06, avec ses 61 m de large et ses plus de 3000 m de long, le Cessna 152 évolue à son aise, c’est le moins qu’on puisse dire…
Hop virage à gauche. Direction Million Air pour faire le plein. Oui ! vous avez bien lu : Million Air. Plus c’est gros plus ça passe !
Million Air est un FBO, c’est à dire un opérateur basé sur un terrain qui délivre des services et surtout du carburant. Bien sûr leurs clients préférentiels sont les jets d’affaires ou d’autres aéronefs de taille respectable. Appareils qui préferont par exemple se ravitailler ici pour des raisons pratiques avant d’aller évoluer vers Los Angeles ou San Diego. Et là, nous on est comme à la parade dans notre Cessna 152 !
Le marshall agite ses petits (de loin) bras pour nous signaler le parking à côté d’un joli Learjet. Etouffoir. On coupe le contact, il glisse les cales puis rapproche son camion pour refueler avec une vingtaine de petits gallons notre 7CD, et pendant ce temps là c’est le parc d’attraction.
On remonte le parking où le Cessna fait le fiérot à côté des jets et on se glisse dans l’univers climatisé de Million Air. Des hôtesses ultra-castées nous accueillent, accusent réception de notre gigantesque commande de fuel et nous orientent vers le bars pour boire un coup et grignoter un petit snack… je suis comme un gamin qui vient de passer backstage sans badge : « euh je peux boire un coup là ? vraiment ? – ben oui help yourself ! » Je me glisse allégrement dans la peau du gros touriste en tong et dégaine l’APN pour immortaliser tout ça.
Le pilote qui m’a ammené là, ne l’a pas fait par hasard, il y a LE truc : le ciné privatif ! il prend le catalogue de film et choisi… Top Gun ! Mouhahaha trop bon, tourné à deux pas de là en plus, fun ! Et voilà, je sirote mon thé dans un fauteuil de ouf et la tronche de super bizuth de Tom Cruise apparait sur l’écran : culte !
Des mecs de la douane US se pointent et se marrent bien en voyant le choix du film mais ne résistent pas à la petite pause-propagande. Même le marshall viendra pointer le bout de son nez : « This movie never gets old ! » T’as tout dit mec !
Ce billet est dédié à mes amis carabins toulousains, modèles de bon goût et de savoir-vivre.
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