FAST HUG est un moyen mnémotechnique diffusé en 2005 par le pape européen de la réanimation : le Pr Jean-Louis Vincent.
Feeding : démarrage nutrition ? voie d’abord entérale/parentérale ? calories optimales ? vitamines ? Penser également à proposer des sondes de nutrition adaptées (polyuréthane ou silicone et pas de PVC qui durcit et se rigidifie à pH acide)
Analgesia : le patient est-il agité ? va-t-il subir des actes médicaux douloureux ? doit on majorer l’analgésie ou peut-on lever le pied pour ne pas retarder le sevrage ventilatoire ?
Sedation : de façon similaire à l’analgésie, il convient d’évaluer pluriquotidiennement la profondeur de la sédation de façon à lutter contre les conséquences hémodynamiques et le retard de sevrage. Il y a t il des signes de confusion ou d’agitation qui doivent être des signes d’alerte ? La règle CCC est plutôt pas mal : calme, coopérant et confortable.
Thomboprophylaxis : n’oublions pas l’héparine ou l’HBPM. La compression veineuse, la mobilisation font aussi parti de la prévention des phlébites. A l’inverse, existe-t-il un risque hémorragique ? une thrombopénie est-elle présente ?
Head of the bed : il faut placer les patients de réanimation en position demi-assise. Les services de neurotraumatologie nous prouvent que c’est possible : faisons le ! Le mémoire récent d’un collègue dans nos services a montré que l’on surestimait toujours l’angle dans lequel était placé le patient. Au mieux il existe des lits qui indiquent l’angle d’inclinaison. N’oubliez donc pas de prescrire la position demi-assise pour prévenir les régurgitations.
Ulcer : la prophylaxie contre l’hémorragie liée à un ulcère de stress en réanimation n’est pas nécessaire pour tous les patients, néanmoins chez le patient choqué, intubé/ventilé qui développe des troubles de l’hémostase et qui ne reçoit pas (encore) de nutrition entérale il faut probablement penser à administrer du sucralfate par exemple. L’avantage du sucralfate est qu’il expose à peu de complications médicamenteuses (vs IPP) et qu’il vous assure un rinçage de la SNG pluriquotidien. Par ailleurs les anti-H2 sont reconnus pour être « plus efficaces » que l’Ulcar (r) mais il n’existe pas de différence en terme de mortalité dans une grande série.
Glucose control : le patient agressé dont la glycémie monte au dessus de 1,8 g/l bénéficie d’un soutien métabolique par l’insuline en débit continu. Il convient de l’administrer au mieux suivant un protocole de service.
Les check-lists améliorent la sécurité du patient et peuvent améliorer son pronostic. Vérifiez vos prescriptions !
PS : on voit que Jean-Louis Vincent n’a pas souvent eu à piloter un avion, sa comparaison dans l’article est plus que simpliste 😉
2 réponses sur « FAST HUG »
Une fois n’est pas coutume, je vais troller : Jean-Louis Vincent n’est pas le pape de la réanimation. Il croit qu’il l’est. Nuance…
À propos du «T» : Je crois que c’est vraiment le parent pauvre dans cette affaire. À quand une vraie étude multicentrique randomisée comparant CVE/CPI/moyens médicamenteux en réa (je ne parle pas d’études turques à la méthodologie et l’éthique douteuses…) ? Les stratégies de traitement de la TVP installée chez le patient qui saigne posent plus de problèmes qu’elles n’en résolvent…
Concernant le point U : insister peut-être sur les patients présentant une défaillance de la fonction rénale.
Une nouvelle étude dans le NEJM de cette semaine dalteparine vs HNF