C’est avec plaisir que j’ai retrouvé Stefan Zweig ces derniers jours. Le lycée a joué son rôle éducatif pour moi. Un excellent professeur d’histoire-géo, un gars qui associe à peu près la dégaine de Houellebecq et le bagou de Mélenchon* (sic), nous avait conseillé de lire cet auteur. Aucun d’entre nous à l’époque n’avait été déçu.
Les nouvelles de Stefan Zweig sont délicieuses saisisantes. Il arrive en peu de pages à nous immiscer dans la vie des personnages. On pourrait presque dire qu’il sait disséquer avec une précision chirurgicale (pfff) les émotions humaines, mais en fait c’est plus fort que ça, il nous fait rentrer en résonance avec ses characters, on n’est plus de simples voyeurs, on se projette et on vibre, voilà tout.
Fait agréable, j’imagine d’autant plus facilement certains décors que j’ai eu la chance de vivre quelques passages (memories…) à Grado et à Trieste, villes italiennes imprégnées de l’esprit autrichien de l’époque.
Ses nouvelles sont d’autant plus agréables à lire qu’il sait faire jouer l’attente et surprendre son lecteur.
3 réponses sur « Stefan Zweig »
« Délicieuses », je ne sais pas si c’est le mot, tant elles retournent les tréfonds de l’âme et ses tourments, ses obsessions cauchemardesques et ses spirales destructrices. Le joueur d’échecs et Destruction d’un coeur me font à chaque fois le même effet angoissant – marque du plus sûr des talents, que je n’ai retrouvé sous cet aspect là que chez Dostoïevski – le seul auteur qui m’ait fait faire des cauchemars presque systématiquement.
oui, tu as raison mec. mais qui a dit qu’il fallait savoir écrire pour lire ? et puis c’est bien connu les médecins écrivent mal non ? 😉
je penche pour prenant, obsédant, inquiétant, mais aussi fascinant, captivant, palpitant, allez, on va essayer…
Ton ressenti me renvoie au seul Stefan Zweig que j’ai pu lire, il y a bien longtemps: Lettre d’une inconnue.
Je me souviens avoir dévoré cette histoire passionnée d’un amour contrarié, resté dans l’ombre toute une vie. L’impression de découvrir l’histoire à travers les yeux du lecteur, l’émotion saisissante qui émane des personnages; ce roman m’avait laissée un très beau souvenir, d’une écriture tout en finesse et en sensibilité.
Du coup, je pense qu’il est temps pour moi d’en lire un peu plus de lui!!