Je viens de finir le trail des Templiers. La version classique annoncée à 74 km et 3400 m de dénivelé positif. J’ai souffert. Peut-être que c’est ce que j’étais venu chercher en voulant courir sur une telle distance… je gamberge un peu…
L’activité de course en nature a eu une croissance soutenue sur les vingt dernières années pour exploser depuis 5 ans. Le livre d’Olivier Bessy sur l’UTMB fait un bon historique si ça vous intéresse. Les courses les plus connues sont donc prises d’assaut : système de point à gagner pour y accéder, tirages au sort, inscriptions pleines en quelques heures, etc. La course des Templiers n’y échappe pas et souffre de son succès. Nous étions trop sur le parcours. Le rythme était souvent dicté par la masse de trailers agglutinés lesuns derrière les autres. Quand je me sentais bien, je ne pouvais pas me faire plaisir et accélérer dans les montées comme j’aime le faire, le tracé en monotrace étroite nous collait les uns derrière les autres… J’estime perdre au moins 10% de mon chrono dans les bouchons. Ça m’a usé le moral.
Le moral. Parlons-en. Je suis arrivé crevé aux Templiers. Même en n’ayant pas fait d’entraînement la dernière semaine pour essayer de refaire du jus, je n’ai pas réussi à récupérer d’une fatigue plus profonde. J’ai vécu des difficultés dans les dernières semaines, des choses imprévisibles et ça m’a usé. Je crois qu’à mon niveau d’amateur, ce genre de course doit constituer l’acmé de la saison et il faut arriver remonté comme une pendule pour en découdre avec le terrain. Là, je suis arrivé un peu défaitiste en y allant au petit bonheur la chance et en misant sur mon foncier. L’expérience m’a montré que ce genre d’événement m’écrase plus qu’il ne me galvanise si je n’arrive pas confiant.
La course. Les Templiers méritent leur réputation. L’organisation est irréprochable, le balisage est parfait et surtout, surtout, surtout les ravitos sont incroyables ! La ferveur dans les petits villages traversés au petit matin fait vraiment plaisir, c’est super chouette ! Les tables sont remplies de trucs à grignoter super variés ! On peut faire les Templiers avec un minimum dans les poches, les ravitos joueront leur rôle. Par contre, la trace en elle même ne m’a pas trop séduit. J’ai trouvé qu’on était trop souvent enfoncé dans les canyons. Cette ambiance était étouffante pour moi. Heureusement qu’il y a ponctuellement quelques points de vue magnifique pour soigner la souffrance accumulée dans les trop abruptes descentes. Sans ça il m’aurait vraiment manqué un truc… (au fond de moi je sens bien que je préfère la Montagne, la grande, celle qui fracture le paysage en dizaines de refends qui pousse à la curiosité et l’exploration)
Tout le temps sur la défensive, les jambes ont beaucoup souffert et c’est grâce à la tête que j’ai fini cette course. La souffrance que j’ai ressentie me pousse à réfléchir sur ce que j’attends de ma participation à ces évènements. Je sens que cette course va m’aider à mûrir.
Enfin, j’ai adoré partir avec des amis pour vivre cette aventure. La convivialité et l’entraide ont été des valeurs vivantes et pour ça merci les copains ! It was the best part !
P.S. Pas de problème matériel à déplorer. De ce côté là je commence à être rodé. Ceux qui recommandent de ne pas prendre de bâtons sont sacrément costauds ! Vu la raideur des pentes affrontées je les ai trouvés bien utiles moi les bâtons ! Encore une petite déception sur la Fenix 2 qui n’a pas joué à 100% son rôle malgré mes tentatives de programmation dans BaseCamp (seule une partie de mes waypoints étaient bien affichés). Je confirme donc ma réflexion faite au retour de la reco CCC.
7 réponses sur « Les Templiers 2014 »
Pour moins bouchonner tu aurais pu t’inscrire au 100km du vendredi. Moins de monde (±900 partants) mais moins de trucs aux ravitos aussi (ils gardaient tout pour vous apparemment). Là pas question de partir sans rien dans les poches et les ravitos ne sont pas tout proche les uns des autres. Sur le 100 barrière horaire assez strictes (contrairement à ce qui est annoncé sur le site). Moi j’ai fait sans bâtons et ça s’est bien passé. Par contre j’en ai beaucoup chié dans les descentes, beaucoup trop techniques pour moi.
Tu râle sur ta Fenix et moi j’ai pleuré avec l’Ambit3. N’importe quoi au niveau kilométrage (129 km sur montre contre 102 km organisateurs).
Salut, et merci pour tes commentaires.
En fait, j’essaye d’évoluer progressivement dans la distance et les difficultés. Je ne me sentais pas prêt cette année à affronter 100+ km de trail.
Je crois qu’on a vécu le même genre de descente extrêmement raide où il est vraiment rude pour les guiboles de descendre vite.
Concernant les montres. Aujourd’hui aucune n’est parfaite. On paye cher, on nous fait rêver sur des fonctionnalités qui ne sont pas au point, c’est rageant. Pour la précision du GPS, je pense que le signal doit être assez faible dans les fonds de canyons avec la forêt assez dense. Comme aucun modèle haut de gamme n’est 100% satisfaisant, je pense vraiment que pour le trail long (>12h) le mieux est de se fier à un roadbook, un chrono et un alti. Tout ça est possible avec une montre à pile bouton, et les problèmes de batteries s’envolent.
Enfin je rajoute quand même une petite couche d’énervement vis à vis de Garmin parce que ma Fenix a rendu l’âme au retour de la course. Plus moyen de la recharger. Je la ramène en boutique ce soir…
Roadbook, chrono et alti je ne comprends pas bien. Ça me fait penser à tous ces anglais qui courent avec boussole et carte lors de leurs ultra trail. Moi avec mon smartphone et Locus, j’ai l’air d’un extra terrestre là bas.
Aujourd’hui on se plaint de nos montres que l’on a payé des prix exorbitant mais c’est vrai qu’il doit y avoir moyen de s’en passer. LE truc marketing est que si la perfection est possible, il est urgent de ne pas la sortir pour entretenir la frustration des geeks. Ambit, Ambit2, Ambit3 pour Suunto, même genre de chose pour Garmin. On s’énerve, on n’est pas dupe, mais on achète quand même. La machine (matrice) continue de tourner et nous sommes les hamsters dans la roue…
Tu es Lillois, je suis Roubaisien, on lis tout les 2 Paléo Phil, j’espère qu’on aura l’occasion de se rencontrer.
à bientôt.
Hello, eh bien je pense que c’est intéressant de connaître le terrain avant d’aller sur un trail. dans l’idéal en vrai, au minimum sur le papier.
Je penche de plus en plus vers l’idée de se détacher de la montre GPS pour les épreuves longues, notamment à cause des problèmes d’autonomie. Le smartphone va rencontrer les mêmes problèmes d’autonomie assez rapidement non ? Sinon on peut carrément se tourner vers les GPS dédiés à la rando, à piles, mais ça commence à faire lourd et cher non ?
Ta remarque sur les montres est juste. Faut se déconnecter de la pub, des revues sépcialisées et des blogs-publi-commerciaux.
Félicitations pour la course. Je suis toujours impressionné par tant de kilomètres.
Je trouve intéressant ton retour d’expérience sur une longue course comme celle-ci niveau matos et ressenti physique. Je n’ai jamais couru sur une telle distance personnellement, mais je travail pour un jour me lancer.
Étant amateur et avec peu d’éléments scientifiques théoriques sportifs, j’apprends plein de truc en lisant ton blog (en plus de l’anesthésie aussi).
Merci et continue bien !
merci 🙂 pour le matériel tu peux trouver quelques infos avec le mot clé matériel dans la case recherche mais y’a pas de secrets, faut se lancer, tester des trucs et par essais/erreurs on progresse !
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