Les protéines (ou protides qui est un synonyme) ont surtout un rôle structurel, de transport et de messager dans l’organisme. Les protéines sont constituées de briques appelées les acides aminés. Elles peuvent fournir de l’énergie mais leur rentabilité est moindre que les glucides et les lipides. L’oxydation préférentielle des glucides et des lipides est probablement un avantage sélectif qui économise des acides aminés essentiels que notre organisme ne peut pas synthétiser.
Les protéines constitue approximativement 10% du poids sec d’un adulte. Pour simplifier environ 400g de protéines d’un adulte de constitution « normale » sont dégradés chaque jour. Les trois quarts sont recyclés mais un peu moins de 100g est oxydé pour fournir de l’énergie. L’alimentation doit donc apporter une ration protéique pour compenser. Pour faire simple, nous avons besoin de 1g/kg de protides.
Quels sont les principaux rôles des acides aminés lors de l’effort ?
L’un des premiers cycles qui a été décrit est le cycle alanine-glucose. L’utilisation importante de glucose dans le muscle génère de grandes quantités de pyruvate. Via une réaction chimique (transamination) le pyruvate est transformé en alanine. Cette dernière passe dans le sang, elle sera captée par le foie qui la retransformera en sucre, utile pour le muscle actif qui épuise vite ses réserves en glycogène. Donc le muscle passe par un intermédiaire aminé pour retrouver secondairement du glucose.
Le cycle alanine-glucose est relié à un échange d’acides aminés ramifiés (LEU, VAL et ILE) et de glutamine entre le muscle et le territoire splanchnique (l’intestin.) La captation par le muscle d’acides aminés ramifiés libérés par l’intestin va faciliter les réactions chimiques aboutissant à la formation d’alanine (cf ci dessus) et de glutamine. Le muscle rend la pareille aux viscères en relarguant la glutamine. Cette glutamine sera particulièrement utile au métabolisme des cellules à renouvellement rapide comme les cellules du système immunitaire et les entérocytes (constituant la barrière intestinale.) La machinerie enzymatique utilisant les acides aminés ramifiés est activée par la diminution des réserves énergétiques dans le muscle. Donc le muscle utilise des acides aminés ramifiés pour faciliter la reformation de sucre et donne en échange du carburant utile à l’intestin et aux globules blancs.
Lorsque l’effort se prolonge ces systèmes s’épuisent, d’où le probable intérêt de consommer des acides aminés ramifiés avant et pendant l’effort. L’apport de sucre est synergique à l’apport d’acides aminés. En effet il existe moins de dégradation des protéines musculaires en continuant d’apporter de l’énergie sous forme de sucre.
L’apport protéique quotidien devra être raisonnable car les travaux ayant tenté d’apporter d’importances doses de protéines au cours de régimes encadrant des entrainements spécifiques se sont soldés par des résultats inintéressants sur le plan métabolique.
En conclusion, il existe plusieurs justifications métaboliques pour ne pas oublier d’apporter des acides aminés, notamment ramifiés aux sportifs d’endurance. Il est probable qu’il soit utile d’en apporter avant, pendant et après l’effort. La période de régénération après l’effort est très importante : il existe plusieurs données scientifiques indiquant que la réfection des stocks de glycogène est maximale immédiatement après l’effort et optimisée par l’apport d’acides aminés. Un peu de mise en pratique avec mon billet sur l’hydratation : http://goo.gl/dcw2n
Update août 2013 : quelques pistes pour une récupération après un entraînement intense
Une réponse sur « Métabolisme protéique pour le sportif. Basics. »
[…] que votre intestin et vos muscles en ait souffert. Il est donc logique d’apporter des protéines après l’effort. Les besoins en protéines sont bien moindre […]